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Entre cri et silence

En juillet 1976, Gary Gilmore attaque une station-service et un motel pour une poignée de dollars et assassine dans la foulée deux innocents. Il sera arrêté et jugé. Seulement, au lieu de demander le recours en grâce, il se battra pour être exécuté. Cette histoire qui fit grand bruit aux Etats-Unis a été immortalisée par Norman Mailer dans Le chant du bourreau. Malgré les 1300 pages de ce roman sublime et magistral, il manquait peut-être une dimension essentielle, celle de l'histoire d'une famille dysfonctionnelle prise dans l'étau d'une Amérique malade. Avec Un long silence, qui vient de paraître en Points Seuil, Mikal Gilmore, le frère cadet, fait plus que compléter le travail de Norman Mailer. A force d'enquêtes, Mikal Gilmore a reconstitué le parcours de sa famille et a surtout tenté de comprendre l'action de son frère ainé. Car il s'agit bien d'un concours de circonstances plus que d'un acte isolé qui a conduit cet homme à commettre l'irréparable et à réclamer à corps et à cri sa propre mise à mort. Au risque de faire appel abusivement à la théorie durkheimienne de la fatalité, on peut suggérer que ce mal-être ambiant tient plus du déterminisme social que du hasard. En effet, le cas Gary Gilmore n'est qu'un maillon d'une longue chaîne, qui débute par l'histoire des mormons, passe par de lourds secrets de famille, le tout teinté par des illusions dévastatrices.

Quand Sonatine, l'éditeur d'origine,  a présenté ce livre comme faisant partie des trois titres de son catalogue dont il est le plus fier, la curiosité du libraire a forcément été piquée. Et s'il s'interroge encore sur les deux autres romans dont il ignore encore les titres, il a néanmoins une certitude : ce long silence fera assurément grand bruit !

 

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