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Guillaume le Rouge

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Une actualité de Véronique D.
Publié le 02/09/2009

Bon, âmes sensibles, passez votre chemin, allez sur le billet suivant, le précédent, mais ne vous arrêtez pas sur celui-là. Le livre dont il va être question est pour les autres, ceux qui ont le coeur bien accroché et qui ne frémissent pas devant une petite goutte de sang, parce que du sang, dans le nouveau roman de Guillaume Guéraud, ben, comment dire...? Y'en a. Beaucoup. Enormément.

scène de terreur©Haute tension/Alejandre Aja

Guillaume Guéraud s'est déjà beaucoup frotté à la violence dans ses précédents romans, attirant souvent la foudre de ceux qui jugeaient malsaine une littérature qui dit le monde dans ce qu'il a de plus terrible et de plus sordide oubliant comment cette oeuvre singulière suscite l'émotion et la réflexion, et ce qu'elle recèle de poésie. Déroute sauvage va faire grincer des dents et couler de l'encre, susciter du dégoût et peut-être de la colère mais pour les amateurs de cinéma gore, gageons qu'il deviendra une référence.

Un bus scolaire s'apprête à franchir le dernier col des pyrénées avant l'Espagne. Tout le monde dort ou presque. Soudain, le chaos : le bus bascule dans un ravin où chairs humaines et bouts de feraille s'enchevêtrent au gré des tonneaux. Mais s'il n'y avait que ça...Un coup de feu a retenti avant l'accident. D'autres vont suivre. Une chasse à l'homme commence dans la nuit entre bourreaux assoiffés de sang et victimes.

Oui, Déroute sauvage est un livre d'horreur comme il y a des films du même nom. Oui, le lecteur se retrouve au bord de la nausée plus d'une fois devant se déchaînement d'atrocités sanglantes. Oui, il est question de folie meurtrière et de tortures bestiales, inouïes.

Mais Guillaume Guéraud, en fin cinéphile amateur de films de genre assume, maîtrise, et réalise un petit bijou en forme de coup de poing, à la tension quasi insupportable. Son style nerveux et sec est d'une efficacité effroyable, ponctué comme toujours d'éclats poétiques et la fin de ce court roman vous laisse médusé et pantois avec quand même l'envie d'aller voir comme le monde est rassurant dehors...

Une citation  du groupe Deportivo ouvre le roman non sans malice : "Je mentirais si je ne pensais pas déjà m'être amusé à raconter n'importe quoi juste pour les faire marrer" (Parmi eux). Serait-ce une déclaration d'intention ? Je n'en serai pas étonnée... Comme quoi on peut s'amuser sans se moquer des autres !

 

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