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Sans la télé

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Une actualité de Véronique D.
Publié le 16/09/2010

sans la téléSans la télé, mais avec le ciné ! Tel aurait pu être le précepte éducatif de la maman du petit Guillaume, seul enfant de sa cité a ne pas pouvoir profiter des bienfaits du petit écran. Chez le petit Guillaume, ils sont trois : Guillaume, sa maman, passionnée de cinéma, et son oncle Michel, ouvrier et militant communiste. Et sur les trois, il y en a deux qui sont contre la télé : "c'est pour les vieilles personnes qui ne savent plus quoi faire de leur vie" dit la maman, "la télévision, c'est un poison qui rend con" dit le tonton. Alors un jour, parce que maman aime le cinéma et que Guillaume ne peut pas rester tout seul, elle l'emmène avec elle, à condition qu'il se tienne à carreau.

Guillaume a 8 ans et voit Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais. "Les yeux rouges de ce rat blanc seront encore sous mon crâne quand j'aurai dix, douze, quinze, vingt, trente sept, cinquante, soixante quinze ans. Je reverrai ce rat trembler chaque fois qu'on me fera du mal. Et chaque fois que j'en ferai." Et même si parfois l'ennui est au rendez-vous des films qu'il voit avec sa mère "c'est un ennui chargé de soubresauts, déchiré par des éclairs, garni de vifs hameçons incandescents auxquels [il s] 'agrippe sans rien lâcher." Kagemusha, La dame aux camélias sont passés au filtre de l'interprétation du jeune garçon qui fait dès lors sensation auprès de ses copains en racontant ces histoires extraordinaires qui font pâle figure auprès de La petite maison dans la prairie et autres Goldorak diffusés sur le petit écran. Et le petit Guillaume lui, ne veut plus que du grand. Du grand écran. Commencent alors les ciné-récrés au regretté cinéma Jean-Vigo de Bordeaux.

De Sans la télé, on aimerait tout vous dire : des premières larmes devant la Strada aux larmes intarissables après Le voleur de bicyclette, de la taille des carabines dans Il était une fois dans l'Ouest à la découverte du sexe avec Jennifer Jones. Du calme que ramène la violence du Scarface de De Palma quand la vraie vie trop pourrie bousille Guillaume. De cette volonté de choisir "du sang et  des larmes", de vouloir le chaos comme Mickey Rourke dans l'Année du dragon. Des cheveux de Joey Wong dans Histoires de fantômes chinois de Ching Siu-Tung qui zèbreront de leurs traits d'encre noire une bonne partie de l'oeuvre de Guillaume Guéraud.

On aimerait aussi vous dire l'amitié, la tendresse, la cité, les filles, le foot (Saint-Etienne et Platini en vedette), la douleur, l'émotion : la vie. Sans la télé vient apporter un éclairage intime sur l'oeuvre déjà solide de ce jeune auteur du Rouergue et pour qui a lu tous ses livres et en redemande (!) on ne peut que s'amuser à chercher et à tisser les références, les clins d'oeil, les allusions. Avec ce récit autobiographique pudique, drôle et émouvant, Guillaume Guéraud, sur l'écran noir de son enfance, nous fait son cinéma et nous, ON ADORE ÇA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Un immense coup de coeur (même si on aurait voulu qu'il fasse 800 pages  et ne nous laisse pas en plan avec les larmes aux yeux sur la dernière phrase ! Merci Monsieur Guéraud!!)

Et en bonus, pour ceux qui voudraient avoir une petite leçon d'écriture...

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