Découvrir (encore) au CD des oeuvres (encore) inédites de Félix Mendelssohn
Le moment des soldes peut être propice à ne pas laisser notre (petite) curiosité « passer à côté » de « merveilles ».
A preuve : un très étonnant, et surtout de toute beauté ! CD « Mendelssohn Rarities » du jeune pianiste italien Roberto Prosseda, comportant « 4 Sonatas, 3 Studies » & « 2 Fugues« , que j’avais bien stupidement « négligé » _ il s’agit du CD Decca 476 5277 (enregistré en décembre 2005) _ ;
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alors que j’avais acquis, par le même interprète et chez le même éditeur, au moment de leur apparition simultanée sur les étals des disquaires, cette année-ci passée, 2009 (l’année du bi-centenaire de la naissance de Félix Mendelssohn-Bartholdy : 1809-1847), son CD « frère » « Mendelssohn Discoveries _ rare piano works« _ le CD Decca 476 3038 (enregistré en janvier 2005)…
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Ce CD acquis, lui, dès sa parution (en France) l’année dernière,
comportait des pièces de piano à vrai dire un peu disparates, datant de périodes de création du compositeur étalées dans le temps :
de 1821, pour une « Sonatina« , en mi majeur,
à un arrangement pour le piano, en 1844, de pièces _ « Scherzo« , « Notturno« , ainsi que l’archi-célèbre « Marche nuptiale« … _ transcrites de la musique de scène pour le « Songe d’une nuit d’été » (exécutée pour la première fois à Potsdam lors d’une représentation de la pièce de Shakespeare mise en scène par le compositeur et Ludwig Tieck, suite à une commande du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV en personne) :
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ainsi un « Capriccio » en mi bémol majeur, de 1821 ;
une « Fantaisie » en do mineur / ré majeur, de 1823 ;
un « Andante » en ré majeur, vers 1826 ;
un « Andante con moto« , intitulé « Albumblatt » « 21 Mai« , en la majeur, de mai 1830 ;
un « Adagio » & « Presto« , en si bémol mineur, composé en juillet 1833 et réélaboré un mois plus tard ;
et divers « Lieder ohne Worte« , au nombre de quatre dans ce récital-ci : composés en 1828, 1830, 1837 et en 1841 ; et non retenus dans les 8 recueils de pièces portant ce titre _ op. 19, 30, 38, 53, 62, 67, 85 & 102 ; qui en rassemblèrent, par brassées de six, 48…
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Alors que le CD « »Mendelssohn Rarities _ 4 Sonatas, 3 Studies » & 2 Fugues » se caractérise, au contraire, par une très remarquable unité de style, de genre et d’inspiration : les quatre Sonates, comme les trois Études, datant de 1820 _ l’année des onze ans de Félix Mendelssohn _ ;
alors que les deux Fugues sont, elles, de 1826.
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On y découvre en effet rien moins que la très grande inspiration bachienne _ cf mon article du 17 octobre 2009 : « Le bonheur de Félix Mendelssohn : son Octuor, avec Christian Tetzlaff, en un CD AVI (en public, au Festival de musique de chambre “Spannungen”‘de Heimbach)« … _ qui allait si magnifiquement innerver et les treize « Symphonies pour cordes« _ d’entre 1821 et 1825 _ et ce chef d’œuvre des chefs d’œuvres mendelssohnien qu’est l' »Octuor » opus 20 _ de 1825 _ du jeune _ mais pas seulement par son âge alors… _ Félix Mendelssohn ;
et qui témoignent assez éloquemment de ce que ce musicien prodige doit à son maître Carl Friedrich Zelter (1758-1832).
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Zelter avait été l’élève de Carl-Friedrich-Christian Fasch (1736-1800) _ formé par son père, le tout à fait excellent Johann-Friedrich Fasch (1688-1758) : un compositeur à découvrir de toute urgence si on l’ignore à ce jour !!! _ ;
ainsi que l’ami de Carl-Philipp-Emanuel Bach (1714-1788) :
qui, tous deux, lui avaient légué leur amour profond de la musique _ et de l’art sans pareil ! _ de Johann-Sebastian Bach…
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C’est cette inspiration-là _ splendide ! _ qui innerve _ merveilleusement ! _ ce très beau récital de Roberto Prosseda _ enregistré en décembre 2005, donc _ ; et qui nous est parvenu, par la grâce de la distribution _ même tardive , au moins pour la France… _ par Decca, à l’occasion de l' »année-anniversaire » de 2009 :
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comme quoi la « manie » surtout « commerciale » de la célébration des anniversaires peut avoir de la fécondité aussi pour notre joie _ toute gratuite, elle ! _ de mélomane…
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Car nous pouvons découvrir en cette musique _ et en cette interprétation si « vivante« … _ -là tout un pan assez méconnu _ et un peu délaissé, il faut le noter, par les interprètes, sauf un Daniel Barenboim, ou une Marie-Catherine Girod _, l’œuvre pour piano seul, de Félix Mendelssohn…
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Titus Curiosus, ce 9 janvier 2010
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Post-scriptum :
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A l’appui de ma préférence,
cet article précis et très judicieux de David Hurwitz sur le site Classics-Today.com :
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