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Avec cent pages

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Une actualité de David V.
Publié le 09/05/2013

présentation des Editions Cent pagesVoilà un de ces petits éditeurs qui a tout à gagner à ce qu'on rende visible sa production. Installé dans l'Isère loin de la rumeur du monde et des rumeurs de la mode, Cent pages a élaboré un très intelligent catalogue qui associe textes rares et souci typographique, amour des auteurs et passion du livre. Débuter l'année en les mettant en avant nous a paru de bon ton. Voici donc ce que vous pourriez ou pourrez découvrir si vous vous penchez sur le petit meuble qui accueille quelques uns de ses trésors :

Les dimanches de Jean Dézert  de Jean de La Ville de Mirmont : nous avons déjà largement évoqué cette réédition d'un auteur fondamental (et bordelais) mis en texte ici dans la fameuse présentation noire de l'éditeur ;

Le petit bossu et Le jouet enragé  de Roberto Arlt : deux trésor de ce grand précurseur argentin pour le moins négligé qui "ne laisse aucune chance à personne", comme le tango.

Greguerias  de Ramon Gomez de la Serna : le classique de l'éditeur, des aphorismes, phrases, notations, épiphanies, des diamants déposés là dans l'attente d'une révélation par un des génies du XX° siècle espagnol.

L'île de Sakhaline et L'Amour est une région bien intéressante d'Anton Tchekhov : deux récits de voyage du grand russe où le choc de ce qu'il va découvrir en route vers le bagne va lui "faire perdre son humour".

Trois contes doubles d'Herman Melville  : nés de son voyage en Angleterre ces contes cruels témoignent du coupant des griffes de l'auteur des Contes de la véranda qui transforment ce qu'il voit en leçon de littérature.

Salmigondis et Steelwork  de Gilbert Sorrentino : il ne faut pas manquer d'un sacré culot éditorial pour oser s'attaquer au supposément intraduisible Sorrentino, Steelwork est en tout cas une magnifique introduction à ce bouillonnant auteur new-yorkais qui renouvela l'art de la digression.

A bas la critique! de Raymond Cousse: de quelqu'un qui avait comme personne l'art de polémiquer, une suite confondante et irrésistible d'adresses aux critiques les plus en vue de son temps. Où l'on comprend pourquoi une chape de plomb s'est déposée sur ce grand écrivain qu'on a fait taire.

Le piano, la naine et les chiens errants  de Maurice Raphaël : sulfureux, peu recommandable, inspiré et carrément négligé, cet auteur qui fait une apparition dans le dernier roman de Modiano, a pondu des merveilles stylistiques dont ce petit texte qu'il faut se précipiter d'acquérir.

Zonzon pépette  d'André Baillon : considéré comme un fou, ce Belge hors norme, est l'auteur d'une série de livres illuminés au style ravageur qui n'a rien perdu de sa force brute. Gare à Zonzon, elle est sans pitié !

L'honneur de Pédonzigue  de Roger Rabiniaux : cet ancien préfet (à Bordeaux notamment) menait une double vie en publiant, rarement, des livres écalatants et virulents où il secouait les tristes moisissures de la France des années cinquante. Un trop oublié de cette époque.

Et dans la petite collection cosaques, à lire à cheval et sabre au clair, quelques pépites dont Bécon-les-Bruyères d'Emmanuel Bove dont nous avons parlé dans ce blog et sur lequel nous n'insisterons jamais assez, Je t'embrasse pour la vie, lettres des morts de la Grande Guerre, morceaux de vie adressées à des soldats déjà morts, Les oiseaux sont des cons de Chaval, le génial Chaval, qui a eu droit à une belle exposition l'an dernier à Bordeaux et qui a écrit sur les volatiles des vérités jamais dépassées depuis..., Billets quotidiens de Dagerman, un autre beau désespéré venu de Suède, Jacques Rigaut et son Le jour se lève, ça vous apprendra, un des plus terribles manifestes surréalistes, Laurence Sterne, Arthur Bernard, Olivier Gadet (l'éditeur himself), Antonio Vieira, Jean Genet, etc... du beau monde en somme qui n'attend que le bon vouloir des lecteurs les plus attentifs.

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