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Une actualité de Véronique D.
Publié le 10/09/2012

Une fois encore la collection Exprim' des éditions Sarbacane propose un de ces romans qui bouscule les frontières que certains voudraient toujours établir entre les différents lectorats : littérature ado, jeunes adultes ou adultes moins jeunes ? La question de savoir dans quelle case ranger Microphobie n'est pas celle qui nous intéresse mais une chose est sûre, le deuxième roman d'Emanuel Dadoun procure un immense plaisir de lecture, de ceux qui vous font oublier le monde qui vous entoure pendant quelques trop courtes heures...

Quel peut bien être le point commun entre un jeune garçon trouvé agonisant au bord d'une route en Ouganda, un homme mort d'avoir fait une chute de 20 mètres en Bretagne et un passionné d'insectes et de miniaturisation ? L'inspecteur Kowalski mène l'enquête, écoute ses intuitions et traîne son vague à l'âme entre courses-poursuites et interrogatoires.

Nous sommes, vous l'avez compris, dans un thriller avec son lot d'interrogations, d'actions et de sang . Emanuel Dadoun s'ingénie à promener son lecteur dans une enquête effroyable, glaçante mais qui vaut plus par son ambiance et ses personnages que par son suspense. Face à un génie du mal (connu du lecteur), le touchant Kowalski resserre les indices, mène la traque avec un certain brio et c'est presque sans surprise que leurs chemins parallèles vont se rejoindre en une apothéose fatale. Une fois encore, après Les effacés (qui privilégie l'action) ou encore Théa pour l'éternité, (où l'aspect romantique est très présent),  Microphobie pointe du doigt l'inquiétude légitime que nous pouvons nourrir face à des dérives possibles de la science et des grands laboratoires, qui, sous couvert de donner accès à une santé toujours meilleure, pourraient aussi par goût du profit commercialiser des produits peu conformes à l'idée de l'éthique que l'on serait en droit d'attendre d'eux.

Le ton est là cependant tout à fait singulier, la mélancolie de ce flic revenu de tout et blessé par quelque mystérieux passé est palpable alors même que la violence du monde est insupportable. Le regard de ce  solitaire prend pourtant le temps de se poser sur les choses, de sentir les ambiances, de décrire les nuances d'un ciel. Confronté à la monstruosité du projet de celui qu'il traque, il n'en reste pas moins un personnage attachant, fait de colères et de doutes, de souvenirs enfouis et d'envie de justice. Un flic tout petit face au grand dessein d'un génie...Attention toutefois si vous ne supportez pas la frustration, Microphobie sera suivi (vite j'espère) d'un autre volume qui nous dira comment Kowalski se sort d'affaire...ou pas !

 

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