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cavale

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Une actualité de Véronique D.
Publié le 09/07/2012

Quand Paul part retrouver sa mère dans la maison de santé où elle est hospitalisée après avoir fait "une grosse bêtise", il pédale la peur au ventre, partagé entre hâte des retrouvailles et crainte de ne pas "la reconnaître ou quelle soit enfermée dans une cellule avec des matelas au mur pour ne pas qu'elle se fasse mal". Il pédale en essayant de garder au plus près de lui, comme toujours, les souvenirs de ces rares moments où sa mère se rappelle qui elle est et qui il est pour elle : son fils.

Tout est dit de la solitude de ce fils qui ne trouve pas chez son père l'assise rassurante qui lui fait défaut. Tout est dit très vite aussi mais avec une infinie délicatesse de son désir intense de normalité. Sa vie idéale serait, entre ses deux parents réunis, de passer son prochain contrôle de maths, de plaisanter avec des copains, d'avoir une vie ordinaire. Pas d'embarquer dans une voiture volée que sa mère fait démarrer sur les chapeaux de roues sur le parking d'un hôpital psychiatrique.

Dans un très court roman d'une densité qui fait courir des frissons sur la peau, Benoît Broyart frappe un grand coup et laisse son lecteur sous le charme. Les rapports entre ce garçon aux rêves simples et sa mère bi-polaire et fragile sont dépeints avec une remarquable justesse de ton, et l'immense tendresse que ces deux là éprouvent l'un pour l'autre ne cache pas  pour autant la violence de la situation, le trop grand poids porté par de si petites épaules. Il y a là une émotion qui vous secoue,  et vous met en joie dans le même temps et cette joie est celle de lire, en si peu de pages, un si grand texte, aussi réussi !

ps : un petit bémol en forme de message à l'éditeur : la couverture ne donne pas vraiment envie...

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