Billet d’humeur de Etienne Even,
Étudiant en B.T.S. Support à l’Action Managériale,
portant sur No et Moi de Delphine de Vigan
Billet d’humeur de Florian De Sousa,
Étudiant en B.T.S. Assurance,
portant sur L’Etrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald
Billet d’humeur de Céline Douvry,
Étudiante en B.T.S. Support à l’Action Managériale,
portant sur Quatre Soldats de Hubert Mingarelli
Billet d’humeur de Inasse ES SEBIYEA,
Etudiante en B.T.S. Commerce International,
portant sur Une chanson Douce de Leila Slimani
Billet d’humeur de Adrien Auguste Escobar,
Etudiant en B.T.S. Assurance,
portant sur Patients de Grand Corps Malade
Billet d’humeur de Grégoire Saulnier,
Étudiant en B.T.S. Commerce International,
portant sur Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson
Billet d’humeur de Fatine Zouak,
Etudiant en B.T.S. Assurance,
portant sur Véronika décide de mourir de Paulo Coelho
Par où commencer ? Honnêtement, je n’ai pas le souvenir de mettre plongée dans un bouquin avec autant de plaisir et de curiosité. J’ai beaucoup apprécié ce livre. IL nous interroge dès le début sur le sens de l’existence. Progressivement, en suivant le parcours de l’héroïne éponyme et même en nous identifiant à elle, on prend conscience que la vie est une bénédiction et qu’il nous appartient, par le regard que l’on porte sur elle mais aussi par nos actions, de la prendre en charge et de construire notre bonheur.
Dans ce récit, on fait donc la rencontre de Veronika, jeune fille suicidaire, déchirée entre son envie de bien faire et un mal-être qui la ronge de plus en plus. D’emblée, on ressent de la compassion pour elle et on s’inquiète de la tournure que va prendre sa vie.
Elle semble partagée entre l’envie de mourir et un désir de vivre qui ne trouve pas son but. J’ai eu l’impression que Veronika essayait de se convaincre à elle-même que la vie ne vaut plus le coup d'être vécue, comme si elle avait déjà tout vu et que la vie pour elle n’aurait aucune surprise puisqu’elle connaissait son déroulement : boulot, métro, dodo, ou bien encore amour, mariage, enfant, divorce solitude déception, maladie, vieillesse et enfin la mort. Elle décide donc de mettre un terme à tout cela…
Je vous laisse découvrir la suite passionnante, elle vous amènera dans l’univers d’un hôpital psychiatrique loin des clichés négatifs attachés à ce lieu.
Ce livre est passionnant parce qu’il nous interroge sur nous-même. Je me suis retrouvée en Véronika car, moi aussi, je me pose également beaucoup de questions sur le sens de ma vie, sur ses différentes étapes à venir même si, à la différence de l’héroïne, je suis prête à en accepter les hauts et les bas. Il nous invite aussi à nous poser des questions sur la normalité : qu’est-ce qu’un fou ? Qui est fou ? Qui considère-t-on comme fou ? N’est-ce pas souvent ceux qui choisissent de vivre leur vie comme ils l’entendent qui sont pointés du doigt et rejetés par notre société ? Paulo Coelho nous pousse ainsi à nous interroger sur le modèle auquel la société veut nous soumettre.
Enfin, ce que j’ai apprécié aussi c’est que toutes ces réflexions n’enlèvent en rien l’intérêt pour l’histoire en elle-même qui garde jusqu’au bout son suspens : Véronika va-t-elle finalement mourir ?
Si je devais retenir un message de ce livre ce serait de vivre pleinement sa vie en étant fidèle à soi-même même si ce n’est pas toujours facile.
Billet d’humeur de Romane Picaud,
Étudiant en B.T.S. Assurance,
portant sur Je me suis tue de Mathieu Menegaux
Je me suis tue, ce récit, écrit par Mathieu Menegaux, nous raconte une histoire terrible, celle d’une jeune femme qui se fait violer, tombe enceinte et décide de garder le silence sur le crime dont elle a été victime. Elle ne se doute pas que sa décision va avoir des conséquences tragiques pour elle, son mari et l’enfant qui va naître. Mathieu Menegaux décrit très bien le piège dans lequel s’enferme cette victime qui va faire d’elle son propre bourreau.
J’ai trouvé ce roman très perturbant. On découvre au début du récit que cette femme est enfermée en prison depuis deux ans. Puis nous est raconté le crime dont elle a été victime. On éprouve sa souffrance, on ressent de la peine pour elle, on s’attache à elle, on va même jusqu’à comprendre les raisons de son mutisme mais on mesure aussi assez rapidement les conséquences dramatiques de celui-ci sans pour autant deviner les actes qu’elle va commettre. Et là est tout l’intérêt de cette intrigue qui tient en haleine. On lit le livre très rapidement car on est happé par ce récit qui prend aux tripes, déjoue les attentes et maintient jusqu’au bout un suspens car les rebondissements sont nombreux et orientent le récit vers des directions imprévues. Par ailleurs, l’écriture est très accessible, le langage est courant et l’auteur réussit parfaitement à nous faire ressentir les émotions de cette femme et à se mettre à sa place alors qu’il est un homme, ce que j’ai apprécié. Par ailleurs, on retrouve dans ce livre beaucoup d’extraits de paroles de musique qui viennent ponctuer de façon originale et divertissante des situations bien précises et qui font écho à la passion de Claire, l’héroïne, pour la musique.
On comprend dans ce livre qu’il vaut toujours mieux affronter la vérité que se voiler la face en essayant de se convaincre de quelque chose qui est faux. Il nous démontre la nécessité de parler, discuter plutôt que de se renfermer sur soi-même. Enfin, accepter la réalité et dire la vérité, aussi terribles soient-elles, est ce qu’il y a de mieux même si cela est parfois très difficile à assumer et à avouer.
Pour finir, je dirai que c’est un livre dur mais nécessaire qui nous donne à voir les conséquences tragiques d’un déni. A lire absolument !
Billet d’humeur de Michael Sefiani,
Étudiant en B.T.S. Assurance,
portant sur Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie de Viktor Emil Frankl
Cette œuvre marque un tournant dans la pratique thérapeutique en psychiatrie appliquée au traitement des psychoses réluctantes à toute autre technique utilisée. Il s'agit ici d'un ouvrage de vulgarisation et de présentation de la Logothérapie au grand public, l'ouvrage initial date de 1946.
Il va de soi que le contexte particulier des atrocités de la guerre, et plus précisément des camps de concentration sert de toile de fond à l’exposé de l’auteur, lui-même ayant été déporté. Du reste, c'est aussi une œuvre informative sur les horreurs nazies qui a une fonction cathartique pour V. E. Frankl. Il nous conte sa propre expérience et cela donne plus de force encore à la démonstration de la théorie de la Logothérapie et à sa puissance thérapeutique. En fait il s'agit des prémices de la théorie de la résilience exposée et vulgarisée par Boris Cyrulnik.
Plus précisément, l’auteur définit la logothérapie comme une thérapie basée sur le triptyque suivant : l’état physique du sujet, l’état psychique du sujet, l’état spirituel du sujet. Le principe défendu par l’auteur est la nécessité de trouver un sens à toute vie, quelles que soient les circonstances et les douleurs endurées. V. E. Frankl va même plus loin en affirmant que la souffrance, elle-même, peut devenir signifiante si elle est associée à une forme de spiritualité. Ce n’est cependant qu’une voie parmi d’autres qui peut donner une valeur à l’existence. La création, le partage, voire le don à autrui peuvent aussi participer à ce processus ... Cette œuvre apporte de l’espoir aussi bien aux personnes vivant des situations délicates que, de façon plus générale, à tout individu qui ressent un vide et ne sait comment donner de l’intérêt à sa vie.
En guise de conclusion, je me permets de faire un aphorisme résumant mon sentiment sur cette œuvre : « sur les braises de mon feu finissant, mes illusions se sont consumées mais toujours mon espoir renait ».
Billet d’humeur de Clara Wydauw
Étudiant en B.T.S. Assurance
portant sur L’Aveuglement de José Saramago
A travers ce roman, José Saramago nous emporte lentement, inexorablement vers les profondeurs obscures de l’être humain, celles qui peuvent, le rendre le plus misérable, aux yeux des autres et de lui-même, en lui faisant perdre sa dignité.
L’Aveuglement est une sorte de conte cruel qui sort de l’ordinaire par la façon dont il est écrit : sa longueur, ses phrases sans ponctuation créent une ambiance lourde, quasi asphyxiante qui fait ressentir au lecteur l’atmosphère étouffante, insupportable de la tragédie humaine qui se joue dans cette société où règne la loi du plus fort du plus violent, du plus sadique, dans ce monde où le marasme humain est insoutenable. Lire ce livre a été par moments une véritable épreuve. Je me suis même demandée si j’allais poursuivre la lecture mais vient l’instant où mon cœur a basculé et finalement l’envie de savoir ce qui va se passer l’emporte d’autant que les talents de l’écrivain et les rebondissements de l’intrigue vous tiennent en haleine jusqu’à la fin de l’histoire.
De plus, une lueur inextinguible parvient à briller tout au long du récit, incarnée par la femme du médecin. Grâce à elle, le ton n’est pas totalement désespéré, grâce à elle, on garde un mince mais durable espoir.
Ce livre m’a fait penser au travail d’un sculpteur qui laisse un buste à l’état brut pour faire apparaître l’essentiel, les traits du visage, l’expression pure sans les masques sociaux. De même, dans le livre, les comportements humains sont donnés à voir en dehors des rôles et convenances de la vie en société.
L’Aveuglement dénonce la peur dont découlent le pouvoir abusif, la convoitise, le chacun pour soi, la déshumanisation.
A l’inverse, il célèbre le courage, la bienveillance, la fraternité, la solidarité, véritables boucliers contre la sauvagerie et la barbarie destructrices.
José Saramago dépeint une société en perdition, mais il ne perd pas espoir. Un livre beau et dérangeant dont on ne sort pas indemne.
Billet d’humeur de Quentin Curat
Étudiant en B.T.S. Commerce International
portant sur Les Misérables de Victor Hugo
Les Misérables est un des romans les plus célèbres de Victor Hugo, écrivain engagé connu pour être un romancier, un poète, un dramaturge mais aussi un politicien du XIX° siècle.
C’est un livre qui est en parfaite harmonie avec son époque car il reflète la société de son temps et met en scène des évènements historiques avec un souci du détail évident tout en nous racontant une histoire très romanesque. Le récit met en scène de nombreux personnages devenus célèbres : Fantine, Cosette, les Thénardier, l’inspecteur Javert, Marius et, bien évidemment Jean Valjean. Ce chef d’œuvre de Victor Hugo plonge rapidement le lecteur au cœur d’une époque où la misère, la pauvreté et les injustices, régnaient à travers la France à cause d’une incertitude politique grandissante.
Le déroulement de l’histoire suit l’évolution morale et les choix que cette dernière va impliquer dans la vie de Jean Valjean. C’est un personnage qui intrigue et fascine : ancien forçat devenu au fil du roman un homme bon, il essaie de faire le bien autour de lui et d’oublier sa vie passée au bagne de Toulon. On s’attache à cette figure qui a su lutter contre ses propres démons pour faire triompher la bonté qu’il met en œuvre constamment comme, par exemple, lorsqu’il devient maire de Montreuil-sur-Mer, sauve la petite Cosette de la misère ou bien qu’il vienne en aide à un vieil homme nommée Fauchelevent.
La pauvreté et la place de la femme à cette époque sont aussi des thèmes dominants dans ce roman. Le personnage de Fantine incarne l’horreur de la misère d’autant plus révoltante que la société en est en partie responsable, elle qui rejette et abandonne à son triste sort cette mère célibataire désespérée, prête à tout pour subvenir aux besoins de sa fille exploitée par les Thénardier. Le roman nous montre la dégradation progressive et inexorable du personnage de Fantine, qui se traduit par la vente de ses cheveux, de ses dents mais aussi par la prostitution de son corps. Le caractère tragique de ce destin suscite la révolte du lecteur et nous renvoie à notre propre réalité sociale et aux personnes sans abri qui meurent chaque jour dans nos villes. Est aussi abordée la cause des enfants maltraités à travers le destin de sa fille Cosette mise en pension chez Les Thénardier, personnages cyniques et monstrueux, ou bien encore avec le personnage de Gavroche, livré à lui-même qui finira sur les barricades, sacrifié par la violence des hommes.
Les Misérables est un roman aux multiples rebonds, qui nous livre une histoire à la fois palpitante et touchante. Je conseille et recommande ce livre que j’ai apprécié, on est emporté par les personnages, plongé dans cette époque instable et violente qui débouchera sur une révolution. C’est un livre qui nous fait ressentir diverses émotions et qui nous fait également réfléchir sur cette société du XIX ° siècle mais aussi sur la nôtre. Du reste, ce n’est pas pour rien qu’un réalisateur Ladj ly a intitulé son dernier film Les Misérables, film qui dénonce les conditions de vie et la violence en banlieue à notre époque…
Billet d’humeur de Gaïa Vorms
Étudiant en B.T.S. Commerce International
portant sur L’Aveuglement de José Saramago
L’Aveuglement est un roman écrit par Jose Saramago un écrivain portugais qui critique une société débridée et malsaine. Ce livre, complexe, difficile parfois, traite un sujet passionnant et ambitieux : il met en scène une humanité qui perd tous ses repères à la suite d’une épidémie de cécité touchant progressivement toute la société. Celle-ci en perdant la vue va rapidement perdre les bases même de son organisation et l’homme se retrouve dirigé par ses instincts primaires
Tout d’abord je tiens à dire que c’est un livre complexe mais qui traite un sujet très intéressant qui te séduit petit à petit par l’ironie de la vie humaine. Dans ce roman nous pouvons donc observer qu’il y a un instinct primaire qui ressort dès le début du roman au moment ou l’homme qui voulait aider le premier aveugle avait des bonnes intentions mais finalement il a vu l’opportunité de voler sa voiture ce qui montre également le cote inhumain de la situation mais également au niveau des pliages et des braquages lorsque les aveugles sont enfermés a cause de la prolifération de l’épidémie de cécité. Il met en scène une humanité qui perd tout ses repères en perdant la vue, retourne a ses instinct s’inclinant vers l’animalité. En effet la loi du plus fort est devenu la seul loi car plus personne ne peut voir le mal qui est fait puisque sans yeux l’homme n’est plus capable de s’organiser, de subvenir a ses besoins de base et devient faible, fragile, et surtout soumis a loi de la nature animale.
La femme du médecin pour moi est le personnage principal car c’est grâce a elle qu’on peut ressentir et vivre l’histoire dans le temps. Cette femme c’était la seule qui pouvait regarder encore mais elle décide de faire semblant d’être aveugle pour rester avec son mari dans l'asile. De ce fait la femme du docteur devient l’espoir de toute cette population abandonnée en quarantaine dans un asile car les pouvoirs publics ont préférés enfermer cette population que trouver une solution ce qui nous montre le manque de solidarité dans une situation aussi perplexe que celle ci.
De plus le style de Saramago est particulier car on ne connait aucun vrai prénom ce qui peut encore plus déshumaniser les personnages car ce sont juste des éléments descriptifs qui enlèvent tout humanité qu’ils ont acquis avec le temps.
Cependant la fin m’a déçue car il n’y a pas une réelle raison de pourquoi il y a eu cette épidémie, c’est une fin très brutale qui mérite une explication ou bien une suite, car c’est un roman long ou pendant tout le déroulement de l’histoire tu attends une explication scientifique plus tôt qu’un miracle divin.
Billet d’humeur de Kelian Martiny
Étudiant en B.T.S. Assurance
portant sur La traversée de la nuit de Geneviève De Gaulle Anthonioz
Il suffit de lire le titre du livre pour se mettre dans l'ambiance, pour savoir que celui-ci va être à la fois un moment de bonheur et de malheur.
Ce livre raconte la vie de Geneviève de Gaulle Anthonioz au camp de Ravensbrück, plus précisément sa mise au cachot en octobre 1944 par Himmler. Ce dernier connaissait l’identité et donc la valeur de Geneviève, nièce du général, et voulait s'en servir en cas de problème. Durant ces 82 pages de confessions, elle va nous raconter la vie, sa vie, en enfer. Dès le début du livre, on est plongé dans la barbarie et la cruauté des camps à travers l’évocation de certaines figures emblématiques comme celle du docteur Gebhardt qui pratiquait des expériences sur des filles polonaises : prélèvement d'os, de muscles, contamination des blessures avec la gangrène ou le tétanos. Les femmes sont persécutées, elles ne sont que des objets pour les hommes. Il n'y a pas de justice, que de l'injustice. L’horreur est partout et si la mise à l’isolement de Geneviève la préserve de certaines souffrances, il lui en réserve bien d’autres. La plus terrible sera la solitude extrême et son cortège de pensées négatives. Généreuse par nature, elle ne cesse de penser aux autres. Elle se sent " privilégiée" et ne le supporte pas " Pourquoi ne suis-je pas avec les autres ?", se demande-t-elle en culpabilisant constamment. Le lecteur de l’œuvre ne peut s’empêcher de compatir devant son sort tout en éprouvant une grande admiration pour cette figure héroïque mise à rude épreuve. Dans sa situation elle connaitra bien peu de hauts et beaucoup de bas. Ces hauts sont souvent dus à des souvenirs, des rêves, elle va se rappeler de ces amis, de sa famille, ceci va lui permettre de garder un petit espoir, celui que toute cette tragédie se termine un jour et que les coupables se retrouvent devant les juges. Elle adopte aussi une stratégie de survie psychologique en profitant le plus possible des petits moments de bien-être pour ne pas penser à son présent si terrible. Surtout, elle saura cultiver, malgré son isolement, ses amitiés, grâce aux fêtes de fin d'années, et en particulier sa relation avec Anna qui lui est si précieuse. Néanmoins, plus on avance dans la lecture et plus on se rend compte à quel point Geneviève est seule et ne peut compter que sur elle-même, plus on prend conscience aussi de son courage, elle qui n’a pas peur de mourir, elle qui n’a pas peur, non plus, de défier le maitre du camp.
La fin m’a un peu déçue, je l’ai trouvée trop expéditive, peut-être est-ce dû à la difficulté de se confier, même 50 après, ou bien a-t-elle voulu faire éprouver au lecteur le caractère totalement imprévisible, contradictoire et angoissant des ordres reçus. De même, l’œuvre m’a semblé très courte, j’aurais bien aimé plus de détails mais mieux vaut la qualité à la quantité et cela prouve que ce livre m’a captivé. On se plonge vite dedans, on s'attache aux personnages, et on a envie d’en savoir plus sur leur histoire, en particulier sur celle de cette famille illustre. Cela a été mon cas et je recommande vivement la lecture de ce journal de bord à tous les curieux d’Histoire mais aussi, plus largement, à toutes les personnes qui ont envie de découvrir « de l’intérieur », au plus près de ses pensées et de ses tourments, une femme dont le courage et les valeurs ont été mises à rude épreuve sans jamais céder devant la barbarie et la souffrance endurée, comme le dit la phrase de Julien Cracq mise en exergue " Tout recommence, tout est vrai."
Billet d’humeur de Clarisse Barthou,
Étudiant en B.T.S. Commerce International
portant sur Petit Piment d’Alain Mabanckou
Dans ce roman, Alain Mabanckou dévoile l’histoire de Petit Piment, de son vrai nom Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko.Tout commence dans un orphelinat à côté de la ville de Pointe Noire au Congo. Ce pays traverse, alors, une période politique compliquée et violente avec la mise en place d’un régime de type communiste multipliant les exactions et les communications de propagande dont l’orphelinat et ses habitants seront parmi les premières victimes. Le monde que ce jeune congolais a connu depuis sa naissance se transforme, les personnes qui lui étaient chères (un prêtre et une femme de ménage) se font licencier, disparaissent un beau jour sans que l’on sache ce qu’elles sont devenues car elles mettent en péril la propagande du directeur de l’établissement. Face à ce changement radical et aux méthodes disciplinaires nouvelles, Petit Piment décide de s’échapper aux côtés de deux frères jumeaux rebelles, laissant derrière lui Bonaventure, son meilleur ami depuis toujours. Commence une vie d’enfant des rues marquée par la misère, les vols et le danger. Petit piment se retrouve enrôlé dans un « gang » mais le lecteur sent qu’il n’est pas à sa place, il n’est pas un voyou comme le sont ses deux complices. Il finit par rencontrer celle qui va devenir sa mère adoptive : Maman Fiat 500, une femme respectée de la ville, qui est gérante d’une maison close. Il l’assiste, l’accompagne dans le bon traitement des filles et des clients. Il finit par obtenir un travail au port de Pointe Noire et réussit à devenir indépendant. Tout semble rentrer dans l’ordre, Petit Piment est heureux, il a une place dans la société et a retrouvé un foyer affectif. Mais c’est sans compter sur les mesures destructrices d’hommes politiques qui n’aspirent qu’à asseoir leur pouvoir en faisant des exemples dans l’indifférence totale des vies humaines. Je vous laisse découvrir la suite, riche en rebondissements tragiques bouleversants.
Outre l’histoire très émouvante de ce jeune orphelin, victimes parmi d’autres sacrifiée par un régime politique inhumain, la manière dont ce roman est rédigé est intéressante : l’auteur choisit de ne pas tout expliquer, beaucoup d’éléments de la vie de Petit Piment demeurent inconnus, les personnes qui lui sont les plus chères disparaissent au fur et à mesure, sans jamais que le lecteur sache ce qu’elles sont devenues, la fin est elle-même assez obscure et peut prêter à différentes interprétations, tout ceci crée une ambiance particulière, assez intrigante. C’est parfois frustrant et dérangeant et cela peut renvoyer au climat politique décrit, lui-même inquiétant et incertain car en constante mutation. Cela favorise aussi le suspense et l’envie du lecteur de poursuivre sa lecture pour connaitre la suite et savoir si des éléments de réponse seront apportés. La fin est surprenante, presque rassurante car Petit Piment retrouve un personnage important de son histoire tout en étant ouverte car l’hésitation demeure et j’ai bien aimé cette ambiguïté qui laisse la liberté au lecteur d’interpréter les faits.
Par ailleurs, ce roman est intéressant puisqu’il montre les différents conflits qu’il peut y avoir dans un seul et même pays : les guerres d’ethnies, les tensions entre le nord et le sud, les tensions avec les impérialistes français, les tensions avec le gouvernement révolutionnaire communiste, la corruption… La description de ce climat politique très tendu m’a fait découvrir une partie de l’histoire du Congo que je ne connaissais pas et qui permet de mieux comprendre ces différentes crises. Au-delà, cet exemple donne une vision sombre mais réaliste de la mise en place d’un régime dictatorial ommuniste et de tous les méfaits que cela engendre.