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Concours d'écriture Condorcet/Mollat - édition 2019/2020

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Une actualité de Anaïs H.
Publié le 23/11/2019
Chaque année, la librairie Mollat propose aux élèves du lycée Condorcet de participer à un concours d'écriture et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils jouent le jeu ! Découvrez d'ores et déjà les premières productions ci-dessous.

Billet d’humeur de Etienne Even,

Étudiant en B.T.S. Support à l’Action Managériale,

portant sur No et Moi de Delphine de Vigan

Lire No et moi c’est ouvrir les yeux sur des problématiques de société bien actuelles. La solitude et la détresse sont présentes autour de nous mais nous ne les voyons pas forcement. Lou Bertignac, une adolescente âgée de 13 ans en classe de seconde, en a fait l’expérience. Cette jeune parisienne doit effectuer un exposé oral. Elle choisit, un peu au hasard, de traiter le thème suivant : « les femmes sans abris à Paris ». Elle se lance dans des recherches théoriques et décide d’aller dans la rue à la rencontre d’une femme Sans Domicile Fixe (SDF) à interviewer. Ce sera No, une jeune femme sale, fatiguée, au bout du rouleau. Toutes deux vont s’apprivoiser et s’entraider. Lou décide même d’installer No chez elle, avec l’accord de ses parents. Mais le conte de fées ne se déroule pas comme prévu et les difficultés ne vont pas tarder à resurgir…
 
C’est un livre qui m’a touché car il montre la présence d’une frontière invisible entre les SDF et les gens qui ont la chance d’avoir un logement. Ce livre soulève beaucoup de questions : il nous interroge sur notre engagement personnel par rapport aux personnes en difficulté mais aussi sur les limites de l’aide que l’on peut leur apporter. Il nous montre, par ailleurs, que la solitude est multiple et peut concerner aussi bien celui qui est dans la misère qu’une adolescente vivant avec des parents qui ne s’occupent pas d’elle. Ceci dit, le ton n’est pas triste. On rit aussi, la solidarité est omniprésente, notamment celle entre adolescents qui se soutiennent et tentent de se protéger entre eux contre les mauvais traitements que leur infligent les adultes. Le dénouement de l’histoire est très ambigu, c’est une fin ouverte qui amène le lecteur à se poser beaucoup de questions : pourquoi No a-t-elle agi ainsi ? Est-ce un acte égoïste ou, au contraire, une preuve de générosité ? Si vous voulez vous faire une opinion, lisez le livre, vous ne le regretterez pas !

 

Billet d’humeur de Florian De Sousa,

Étudiant en B.T.S. Assurance,

portant sur L’Etrange histoire de Benjamin Button de Francis Scott Fitzgerald

 

Envie de lire une petite nouvelle à la fois drôle, ironique et critique ? N’hésitez plus ! Fitzgerald met à notre disposition une courte et belle histoire, L'étrange histoire de Benjamin Button. Le sujet est simple et original : il s’agit de l’histoire d’un homme qui naît en ayant l’apparence d'un vieillard de 70 ans et qui va rajeunir tout au long de sa vie. Entre dégoût, déni, admiration, jalousie et amour, les sentiments qu’il suscite sont nombreux et nous renvoient à notre difficulté à accepter l’autre, celui est différent.
L’intérêt premier du livre est le rapport au temps dans lequel nous transporte le narrateur. Tout au long de l'histoire, Benjamin Button, personnage principal, est en décalage, il vit sa vie à l'envers du temps qui coule normalement. Et personne ne peut expliquer ce phénomène extraordinaire. Chacun émet des hypothèses mais échoue à résoudre ce processus. Par exemple, son fils et sa femme l’accusent d’adopter un comportement égoïste et enfantin en voulant paraître de plus en plus jeune. Incompris et souvent critiqué, Benjamin Button est un être isolé qui nous touche car sa solitude met en valeur des thématiques qui nous concernent tous comme la vieillesse, la mort, la fatalité mais aussi l’amour et les relations humaines en général. Il nous interroge aussi sur le déroulement d’une vie, sur la notion de perte et du caractère éphémère de toute expérience. Il nous parle d’amour, de la difficulté à aimer l’autre, des préjugés aussi.
Ma seule réserve concernant ce livre que j’ai adoré c’est l’absence d’information sur la mère de Benjamin. Au contraire, le personnage du père est très important, il évolue au fil de l’histoire mais reste toujours ambigu. On ne sait jamais si son amour pour Benjamin est sincère ou intéressé. Au départ, il n’accepte pas sa différence, pire il veut la nier. Par la suite, ses sentiments évolueront, il fera de son fils son compagnon de sorties, il l’admirera pour ses talents commerciaux et les deux hommes connaîtront alors une belle complicité.
On pourrait croire que cette nouvelle est triste, c’est le cas. Mais elle est aussi très drôle par endroits car l’évolution inversée de Benjamin prête à de nombreuses situations comiques. Imaginez ce vieillard au milieu des nouveau-nés à la maternité ou bien ce jeune homme ayant l’apparence d’un homme de 50 ans se voyant refuser l’entrée en université car on croit que c’est le père de l’étudiant attendu…
Cette histoire a été adaptée au cinéma. Les deux versions sont différentes. Je me permets de vous donner un conseil : lisez le livre avant de voit le film et comparez les deux ! Personnellement, j’ai préféré la nouvelle, le narrateur m’a transporté dans son univers et m’a fait vivre cette histoire hors du commun, bouleversante et marquante. Alors prêt pour remonter le temps avec Benjamin Button ?

 

Billet d’humeur de Céline Douvry,

Étudiante en B.T.S. Support à l’Action Managériale,

portant sur Quatre Soldats de Hubert Mingarelli

 

Le titre de ce récit dit l’essentiel : c’est l’histoire de 4 soldats, une histoire universelle qui raconte la dureté de leur vie en temps de guerre. Le narrateur, Bénia, orphelin s’en va rejoindre l’Armée Rouge, l’armée russe, pour se battre sur le front roumain en 1919. Le combat est rude, les conditions de vie atroces. Mais, au milieu de l’horreur, il va faire la rencontre d’un puis deux, trois et enfin quatre soldats : Pavel, le débrouillard, Kyabine, le colosse naïf, Sifra, le tireur expert et « le gosse Evdokim », un adolescent de 17 ans, le seul du groupe qui sait écrire, celui qui deviendra l’écrivain et qui retranscrira les histoires vécues de ses nouveaux compagnons.

On a faim, on a froid, la neige tombe dès le début d’octobre, on dort dans des fossés, on ne mange que de la kacha froide et du poisson séché. Le tabac manque, le thé manque mais la magie de l’amitié opère et de ces manques, les cinq hommes font faire le ciment de leur amitié. Au milieu de l’enfer, ils sauront trouver du plaisir dans le partage, ils découvriront un étang qui deviendra leur havre de paix, leur endroit secret qui leur permettra d’oublier le combat, d’oublier la guerre et leur destin, sûrement tragique. Ils lutteront contre le manque de chaleur, de nourriture, de confort en se réchauffant dans la tente qu’ils ont, eux-mêmes, construite, en jouant aux dés et en pariant du tabac. Autant d’activités insignifiantes en apparence et pourtant essentielles car elles leur permettent de mettre à distance l’idée sordide que l’heure de leur mort presque inévitable approche…
C’est un livre qui m’a émue, un récit qui m’a particulièrement touchée. Le combat, l’armée et la guerre ont fait partie de mon histoire familiale et en font encore partie aujourd’hui. Je connais bien cet univers très dur. Durant toute ma lecture, j’ai pu identifier les personnages aux personnes de ma famille proche et cela m’a bouleversée. Leur combat pour survivre, leur besoin de se rattacher à l’idée d’être aimé à l’extérieur de leur quotidien pénible, les échanges de tabac contre des corvées…

Tous ces éléments se retrouvent dans l’armée française d’aujourd’hui et ce sont ces détails très réalistes qui permettent de s’immiscer pleinement dans l’histoire. C’est un livre que je recommande vivement. Il dit la solitude du soldat qui se sent, par moments, totalement abandonné en proie à la peur et à l’angoisse de la mort. Mais il dit aussi la force et la beauté de l’amitié, celle qui permet de surmonter l’horreur, d’échapper à ses cauchemars atroces parce qu’un ami est capable, quasiment toutes les nuits, de renoncer à son sommeil pour aller marcher avec vous. Il dit la magie de cette fraternité, parfois bavarde, le plus souvent silencieuse, simple présence qui réconforte. C’est un livre sombre et lumineux à la fois, essentiel pour qui veut connaître les conditions de vie d’un soldat. Je le recommande vivement.

 

Billet d’humeur de Inasse ES SEBIYEA,

Etudiante en B.T.S. Commerce International,

portant sur Une chanson Douce de Leila Slimani

 

Chanson Douce de Leila Slimani fut publié en 2016. Pour cet ouvrage, Leila Slimani a obtenu le prix Goncourt la même année. Le 27 Novembre prochain sortira l’adaptation cinématographique de cette œuvre qui est en réalité une histoire vraie. L’histoire qui a servi de base à cet ouvrage est celle de la nounou tueuse de l’Upper East Side qui avait défrayé la chronique en 2012.
En quelques mots, le roman de Leila Slimani nous narre l’histoire d’une nounou parfaite qui bascule dans une folie meurtrière et tue les deux enfants dont elle s’occupe. Ces enfants sont ceux de Paul et Myriam, des parents débordés qui croient trouver en Louise une bonne fée résolvant tous leurs tracas. L’illusion dure un temps avant que le piège ne se referme sur la famille.  
Ce roman est une porte d’entrée dans l’esprit tourmenté d’une femme que tout accule. Leila Slimani nous tient en haleine tout au long de ce récit. Son style d’écriture, à la fois simple et entraînant, l’intrigue en elle-même ainsi que la construction de ses personnages font que pas un seul instant nous ne nous ennuyons. Après un début sous forme d’électrochoc, nous suivons cette histoire de manière chronologique, comme si, au final, nous étions l’inspectrice Nina Dorval, et que, comme elle, nous tentions de nous mettre dans la peau de Louise afin de reconstituer les éléments du puzzle ayant mené à ce dénouement tragique.
L’histoire est compliquée, lourde à porter, angoissante pour le lecteur qui est tenu d’avancer avec Louise. Elle est comme un miroir qui nous renvoie le reflet de nos pensées les plus intimes. Qu’aurais-je fait dans la situation de Louise, elle qui avait l’air si parfaite. Aurais-je pu basculer ainsi ?  
Commencer par la fin m’a surprise puis séduite. “Le bébé est mort”. Cette annonce l’inéluctable, l’inacceptable. Durant tout le roman je tente de saisir la logique de ce double meurtre mais l’auteur ne nous facilite pas la tâche : Mila et Adam se trouvent être des enfants attachants et pleins de vie et non les monstres qui auraient pu pousser à bout leur nounou. Du coup, mon attention s’oriente tout entière vers Louise : j’essaie d’analyser, avec en tête ce dénouement atroce, tous ses faits et gestes. Son personnage est, sans aucun doute, l’élément le plus énigmatique et le plus intéressant de cette histoire. Leila Slimani nous dépeint une nourrice parfaite qui s’avère n’être qu’une ombre, une apparence, une illusion trompeuse. Derrière cette image lisse se cache la détresse de la solitude, de l’envie, de la souffrance et de la peur de l’abandon. Insidieusement, Louise va tisser sa toile au sein de cette famille pour mieux la piéger. Pourtant, et c’est la force de ce roman, j’avoue que je me suis attachée à cette femme et, chose impensable, j’arrive même à comprendre son geste. 
Leila Slimani, dans son œuvre, nous propulse au cœur de la misère sociale et des défauts de la société actuelle. Nous nous retrouvons face à des parents qui n’ont plus le temps, des enfants délaissés, des gens pauvres qui se retrouvent à crouler sous les dettes, des gens sans papiers et le tout dans une indifférence générale des uns pour les autres. Cette accumulation de problèmes sociaux, nous informe de manière frappante de ce qui ne va pas dans nos vies. 
Lire ce livre a été pour moi source d’une véritable angoisse à la fois terrible et appréciable. Mon intérêt pour l’intrigue m’a paru malsain et pourtant chaque jour, j’attendais avec impatience le moment de poursuivre ma lecture. La beauté de cet ouvrage m’a surprise et je ne peux que vous conseiller de vous plonger à votre tour dans l’esprit tortueux de Louise qui vous obligera à nuancer votre jugement et à ne plus condamner sans appel des auteurs de faits divers…

 

Billet d’humeur de Adrien Auguste Escobar,

Etudiant en B.T.S. Assurance,

portant sur Patients de Grand Corps Malade

 

Patients est un récit autobiographique écrit par Grand Corps Malade, paru en 2012. Dans cette œuvre, on découvre un jeune homme devenu tétraplégique suite à un plongeon à pic dans une piscine. On le suit dans un centre de rééducation où il va faire des rencontres qui vont lui permettre de reprendre goût à la vie et de retrouver une autonomie relative. Le langage courant, parfois familier utilisé par l’auteur nous permet de nous identifier très facilement aux personnages principaux et de partager leurs émotions.

Du coup, ce récit nous prend aux tripes. On suit Ben dans son parcours du combattant comprenant différentes étapes : la découverte de son handicap et les difficultés auxquelles il est confronté, lui qui est devenu totalement dépendant. Vient ensuite l’acceptation de sa situation et donc la prise en charge pour améliorer sa condition et progresser à travers des exercices physiques, parfois proches de la torture. Mais le plus marquant dans ce livre, c’est la solidarité. La solidarité créée entre les patients du centre, l’amitié qu’ils vivent, les joies, les peines, les surprises, toutes ses émotions qu’ils partagent entre eux et qui les font tenir en dépit du malheur qui les frappe, c’est ce qui m’a plu dans ce livre. « Si cette épreuve m’a fait grandir et progresser, c’est surtout grâce aux rencontres qu’elle m’aura offertes. », cette phrase dit bien la force de l’humain, du partage et de l’entraide. Et tout cela est raconté avec un humour et une autodérision de la part de l’auteur qui le rendent attachant.
Ce livre nous fait découvrir le monde du handicap et nous délivre plusieurs enseignements de la vie. Je le recommande sans aucune hésitation, je suis persuadé que cette lecture vous procurera différentes émotions toutes plus intenses les unes que les autres.

 

 Billet d’humeur de Grégoire Saulnier,

Étudiant en B.T.S. Commerce International,

portant sur Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson

 

Avec cette œuvre intitulée Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson nous invite dans sa cabane au fin fond de la forêt sibérienne sous une température moyenne de -30°c.
Grâce à ce livre, nous pouvons, nous aussi, nous retrouver à explorer des projets fous auxquels nous aurions pu penser lors d’une soirée, ou bien que nous aurions eu sur un coup de tête, comme par exemple, cette idée de s’exiler loin de tout afin de se retrouver soi-même.
Le monde auquel se confronte Sylvain Tesson est le même que le nôtre, cependant, le temps et les limites n’y sont pas vécus de la même façon.  A contrario des grandes villes où le temps est compté et les règles nous entourent, telles les innombrables immeubles de ces dernières, le vaste paysage sibérien s’étend sur des kilomètres dans le silence et une durée indéfinissable. Il nous invite à nous perdre avec lui, à regarder par la fenêtre le paysage qu’il nous décrit et à prendre conscience de la vanité de l’homme à croire qu’il peut contrôler le temps qui passe.
La forme originale du carnet ou journal de bord utilisée pour l’œuvre nous plonge parfaitement dans le quotidien de l’auteur. Parfois, le minimum suffit pour décrire une journée, et suffit aussi pour mener un quotidien paisible. Parfois, la description est plus détaillée et permet de nous transporter directement dans la cabane qu’il occupe durant ces 6 mois en ermite.
Ce livre nous invite à nous poser des questions sur la source véritable du bonheur, est-il celui auquel nous forment nos sociétés basé sur le matérialisme ? Ou bien est-il celui consistant à mener une vie paisible en accomplissant des actions anodines et essentielles, en s’élevant spirituellement et en vivant simplement en harmonie avec la nature.
Enfin, il nous fait prendre du recul sur ce que nous sommes et nous fait effectuer un voyage dans une culture diamétralement opposée.
Le livre m’a plu indéniablement. Si j’avais une réserve elle concernerait le ton parfois très neutre du récit. Les émotions de Sylvain Tesson ne sont pas vraiment décrites ou ces dernières semblent aussi froides que la température extérieure ; Il ne semble guère touché par les rares nouvelles qui lui parviennent de ses proches. Que ce soit l’anniversaire de son père ou bien la naissance de l’enfant de sa sœur, rien de cela ne semble l’affecter. Cela est peut-être dû à l’habitude qu’il a de voyager, l’habitude prise d’être loin des siens. Seule l’annonce de la décision de son amie l’ébranlera profondément. Notons enfin la présence très forte de l’alcool qui lui permet de noyer sa détresse alors même qu’il pense avoir atteint le bonheur...
Sylvain Tesson est tout cela : un aventurier, un poète, un simple homme aussi avec ses contradictions.


Billet d’humeur de Fatine Zouak,

Etudiant en B.T.S. Assurance,

portant sur Véronika décide de mourir de Paulo Coelho


P
ar où commencer ? Honnêtement, je n’ai pas le souvenir de mettre plongée dans un bouquin avec autant de plaisir et de curiosité. J’ai beaucoup apprécié ce livre. IL nous interroge dès le début sur le sens de l’existence. Progressivement, en suivant le parcours de l’héroïne éponyme et même en nous identifiant à elle, on prend conscience que la vie est une bénédiction et qu’il nous appartient, par le regard que l’on porte sur elle mais aussi par nos actions, de la prendre en charge et de construire notre bonheur.

 

Dans ce récit, on fait donc la rencontre de Veronika, jeune fille suicidaire, déchirée entre son envie de bien faire et un mal-être qui la ronge de plus en plus. D’emblée, on ressent de la compassion pour elle et on s’inquiète de la tournure que va prendre sa vie.

Elle semble partagée entre l’envie de mourir et un désir de vivre qui ne trouve pas son but. J’ai eu l’impression que Veronika essayait de se convaincre à elle-même que la vie ne vaut plus le coup d'être vécue, comme si elle avait déjà tout vu et que la vie pour elle n’aurait aucune surprise puisqu’elle connaissait son déroulement : boulot, métro, dodo, ou bien encore amour, mariage, enfant, divorce solitude déception, maladie, vieillesse et enfin la mort. Elle décide donc de mettre un terme à tout cela…

Je vous laisse découvrir la suite passionnante, elle vous amènera dans l’univers d’un hôpital psychiatrique loin des clichés négatifs attachés à ce lieu.

Ce livre est passionnant parce qu’il nous interroge sur nous-même. Je me suis retrouvée en Véronika car, moi aussi, je me pose également beaucoup de questions sur le sens de ma vie, sur ses différentes étapes à venir même si, à la différence de l’héroïne, je suis prête à en accepter les hauts et les bas. Il nous invite aussi à nous poser des questions sur la normalité : qu’est-ce qu’un fou ? Qui est fou ? Qui considère-t-on comme fou ? N’est-ce pas souvent ceux qui choisissent de vivre leur vie comme ils l’entendent qui sont pointés du doigt et rejetés par notre société ? Paulo Coelho nous pousse ainsi à nous interroger sur le modèle auquel la société veut nous soumettre.

Enfin, ce que j’ai apprécié aussi c’est que toutes ces réflexions n’enlèvent en rien l’intérêt pour l’histoire en elle-même qui garde jusqu’au bout son suspens : Véronika va-t-elle finalement mourir ?

Si je devais retenir un message de ce livre ce serait de vivre pleinement sa vie en étant fidèle à soi-même même si ce n’est pas toujours facile.



Billet d’humeur de Romane Picaud,

Étudiant en B.T.S. Assurance,

portant sur Je me suis tue de Mathieu Menegaux

Je me suis tue, ce récit, écrit par Mathieu Menegaux, nous raconte une histoire terrible, celle d’une jeune femme qui se fait violer, tombe enceinte et décide de garder le silence sur le crime dont elle a été victime. Elle ne se doute pas que sa décision va avoir des conséquences tragiques pour elle, son mari et l’enfant qui va naître. Mathieu Menegaux décrit très bien le piège dans lequel s’enferme cette victime qui va faire d’elle son propre bourreau.

J’ai trouvé ce roman très perturbant. On découvre au début du récit que cette femme est enfermée en prison depuis deux ans. Puis nous est raconté le crime dont elle a été victime. On éprouve sa souffrance, on ressent de la peine pour elle, on s’attache à elle, on va même jusqu’à comprendre les raisons de son mutisme mais on mesure aussi assez rapidement les conséquences dramatiques de celui-ci sans pour autant deviner les actes qu’elle va commettre. Et là est tout l’intérêt de cette intrigue qui tient en haleine. On lit le livre très rapidement car on est happé par ce récit qui prend aux tripes, déjoue les attentes et maintient jusqu’au bout un suspens car les rebondissements sont nombreux et orientent le récit vers des directions imprévues. Par ailleurs, l’écriture est très accessible, le langage est courant et l’auteur réussit parfaitement à nous faire ressentir les émotions de cette femme et à se mettre à sa place alors qu’il est un homme, ce que j’ai apprécié. Par ailleurs, on retrouve dans ce livre beaucoup d’extraits de paroles de musique qui viennent ponctuer de façon originale et divertissante des situations bien précises et qui font écho à la passion de Claire, l’héroïne, pour la musique.

On comprend dans ce livre qu’il vaut toujours mieux affronter la vérité que se voiler la face en essayant de se convaincre de quelque chose qui est faux. Il nous démontre la nécessité de parler, discuter plutôt que de se renfermer sur soi-même. Enfin, accepter la réalité et dire la vérité, aussi terribles soient-elles, est ce qu’il y a de mieux même si cela est parfois très difficile à assumer et à avouer.

Pour finir, je dirai que c’est un livre dur mais nécessaire qui nous donne à voir les conséquences tragiques d’un déni. A lire absolument !



Billet d’humeur de Michael Sefiani,

Étudiant en B.T.S. Assurance,

portant sur Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie de Viktor Emil Frankl


Cette œuvre marque un tournant dans la pratique thérapeutique en psychiatrie appliquée au traitement des psychoses réluctantes à toute autre technique utilisée. Il s'agit ici d'un ouvrage de vulgarisation et de présentation de la Logothérapie au grand public, l'ouvrage initial date de 1946.

Il va de soi que le contexte particulier des atrocités de la guerre, et plus précisément des camps de concentration sert de toile de fond à l’exposé de l’auteur, lui-même ayant été déporté. Du reste, c'est aussi une œuvre informative sur les horreurs nazies qui a une fonction cathartique pour V. E. Frankl. Il nous conte sa propre expérience et cela donne plus de force encore à la démonstration de la théorie de la Logothérapie et à sa puissance thérapeutique. En fait il s'agit des prémices de la théorie de la résilience exposée et vulgarisée par Boris Cyrulnik.

Plus précisément, l’auteur définit la logothérapie comme une thérapie basée sur le triptyque suivant : l’état physique du sujet, l’état psychique du sujet, l’état spirituel du sujet. Le principe défendu par l’auteur est la nécessité de trouver un sens à toute vie, quelles que soient les circonstances et les douleurs endurées. V. E. Frankl va même plus loin en affirmant que la souffrance, elle-même, peut devenir signifiante si elle est associée à une forme de spiritualité. Ce n’est cependant qu’une voie parmi d’autres qui peut donner une valeur à l’existence. La création, le partage, voire le don à autrui peuvent aussi participer à ce processus ... Cette œuvre apporte de l’espoir aussi bien aux personnes vivant des situations délicates que, de façon plus générale, à tout individu qui ressent un vide et ne sait comment donner de l’intérêt à sa vie.

En guise de conclusion, je me permets de faire un aphorisme résumant mon sentiment sur cette œuvre : « sur les braises de mon feu finissant, mes illusions se sont consumées mais toujours mon espoir renait ».

 


Billet d’humeur de Clara Wydauw

Étudiant en B.T.S. Assurance

portant sur L’Aveuglement de José Saramago

A travers ce roman, José Saramago nous emporte lentement, inexorablement vers les profondeurs obscures de l’être humain, celles qui peuvent, le rendre le plus misérable, aux yeux des autres et de lui-même, en lui faisant perdre sa dignité.
L’Aveuglement est une sorte de conte cruel qui sort de l’ordinaire par la façon dont il est écrit : sa longueur, ses phrases sans ponctuation créent une ambiance lourde, quasi asphyxiante qui fait ressentir au lecteur l’atmosphère étouffante, insupportable de la tragédie humaine qui se joue dans cette société où règne la loi du plus fort du plus violent, du plus sadique, dans ce monde où le marasme humain est insoutenable. Lire ce livre a été par moments une véritable épreuve. Je me suis même demandée si j’allais poursuivre la lecture mais vient l’instant où mon cœur a basculé et finalement l’envie de savoir ce qui va se passer l’emporte d’autant que les talents de l’écrivain et les rebondissements de l’intrigue vous tiennent en haleine jusqu’à la fin de l’histoire.

De plus, une lueur inextinguible parvient à briller tout au long du récit, incarnée par la femme du médecin. Grâce à elle, le ton n’est pas totalement désespéré, grâce à elle, on garde un mince mais durable espoir.
Ce livre m’a fait penser au travail d’un sculpteur qui laisse un buste à l’état brut pour faire apparaître l’essentiel, les traits du visage, l’expression pure sans les masques sociaux. De même, dans le livre, les comportements humains sont donnés à voir en dehors des rôles et convenances de la vie en société.

L’Aveuglement dénonce la peur dont découlent le pouvoir abusif, la convoitise, le chacun pour soi, la déshumanisation.
A l’inverse, il célèbre le courage, la bienveillance, la fraternité, la solidarité, véritables boucliers contre la sauvagerie et la barbarie destructrices.
José Saramago dépeint une société en perdition, mais il ne perd pas espoir. Un livre beau et dérangeant dont on ne sort pas indemne.


Billet d’humeur de Quentin Curat

Étudiant en B.T.S. Commerce International

portant sur Les Misérables de Victor Hugo

Les Misérables est un des romans les plus célèbres de Victor Hugo, écrivain engagé connu pour être un romancier, un poète, un dramaturge mais aussi un politicien du XIX° siècle.
C’est un livre qui est en parfaite harmonie avec son époque car il reflète la société de son temps et met en scène des évènements historiques avec un souci du détail évident tout en nous racontant une histoire très romanesque. Le récit met en scène de nombreux personnages devenus célèbres : Fantine, Cosette, les Thénardier, l’inspecteur Javert, Marius et, bien évidemment Jean Valjean. Ce chef d’œuvre de Victor Hugo plonge rapidement le lecteur au cœur d’une époque où la misère, la pauvreté et les injustices, régnaient à travers la France à cause d’une incertitude politique grandissante.
Le déroulement de l’histoire suit l’évolution morale et les choix que cette dernière va impliquer dans la vie de Jean Valjean. C’est un personnage qui intrigue et fascine : ancien forçat devenu au fil du roman un homme bon, il essaie de faire le bien autour de lui et d’oublier sa vie passée au bagne de Toulon. On s’attache à cette figure qui a su lutter contre ses propres démons pour faire triompher la bonté qu’il met en œuvre constamment comme, par exemple, lorsqu’il devient maire de Montreuil-sur-Mer, sauve la petite Cosette de la misère ou bien qu’il vienne en aide à un vieil homme nommée Fauchelevent.

La pauvreté et la place de la femme à cette époque sont aussi des thèmes dominants dans ce roman. Le personnage de Fantine incarne l’horreur de la misère d’autant plus révoltante que la société en est en partie responsable, elle qui rejette et abandonne à son triste sort cette mère célibataire désespérée, prête à tout pour subvenir aux besoins de sa fille exploitée par les Thénardier. Le roman nous montre la dégradation progressive et inexorable du personnage de Fantine, qui se traduit par la vente de ses cheveux, de ses dents mais aussi par la prostitution de son corps. Le caractère tragique de ce destin suscite la révolte du lecteur et nous renvoie à notre propre réalité sociale et aux personnes sans abri qui meurent chaque jour dans nos villes. Est aussi abordée la cause des enfants maltraités à travers le destin de sa fille Cosette mise en pension chez Les Thénardier, personnages cyniques et monstrueux, ou bien encore avec le personnage de Gavroche, livré à lui-même qui finira sur les barricades, sacrifié par la violence des hommes.

Les Misérables est un roman aux multiples rebonds, qui nous livre une histoire à la fois palpitante et touchante. Je conseille et recommande ce livre que j’ai apprécié, on est emporté par les personnages, plongé dans cette époque instable et violente qui débouchera sur une révolution. C’est un livre qui nous fait ressentir diverses émotions et qui nous fait également réfléchir sur cette société du XIX ° siècle mais aussi sur la nôtre. Du reste, ce n’est pas pour rien qu’un réalisateur Ladj ly a intitulé son dernier film Les Misérables, film qui dénonce les conditions de vie et la violence en banlieue à notre époque…

Billet d’humeur de Gaïa Vorms

Étudiant en B.T.S. Commerce International

portant sur L’Aveuglement de José Saramago

 L’Aveuglement est un roman écrit par Jose Saramago un écrivain portugais qui critique une société débridée et malsaine. Ce livre, complexe, difficile parfois, traite un sujet passionnant et ambitieux : il met en scène une humanité qui perd tous ses repères à la suite d’une épidémie de cécité touchant progressivement toute la société. Celle-ci en perdant la vue va rapidement perdre les bases même de son organisation et l’homme se retrouve dirigé par ses instincts primaires

Tout d’abord je tiens à dire que c’est un livre complexe mais qui traite un sujet très intéressant qui te séduit petit à petit par l’ironie de la vie humaine. Dans ce roman nous pouvons donc observer qu’il y a un instinct primaire qui ressort dès le début du roman au moment ou l’homme qui voulait aider le premier aveugle avait des bonnes intentions mais finalement il a vu l’opportunité de voler sa voiture ce qui montre également le cote inhumain de la situation mais également au niveau des pliages et des braquages lorsque les aveugles sont enfermés a cause de la prolifération de l’épidémie de cécité. Il met en scène une humanité qui perd tout ses repères en perdant la vue, retourne a ses instinct s’inclinant vers l’animalité. En effet la loi du plus fort est devenu la seul loi car plus personne ne peut voir le mal qui est fait puisque sans yeux l’homme n’est plus capable de s’organiser, de subvenir a ses besoins de base et devient faible, fragile, et surtout soumis a loi de la nature animale.

La femme du médecin pour moi est le personnage principal car c’est grâce a elle qu’on peut ressentir et vivre l’histoire dans le temps. Cette femme c’était la seule qui pouvait regarder encore mais elle décide de faire semblant d’être aveugle pour rester avec son mari dans l'asile. De ce fait la femme du docteur devient l’espoir de toute cette population abandonnée en quarantaine dans un asile car les pouvoirs publics ont préférés enfermer cette population que trouver une solution ce qui nous montre le manque de solidarité dans une situation aussi perplexe que celle ci.

De plus le style de Saramago est particulier car on ne connait aucun vrai prénom ce qui peut encore plus déshumaniser les personnages car ce sont juste des éléments descriptifs qui enlèvent tout humanité qu’ils ont acquis avec le temps.
Cependant la fin m’a déçue car il n’y a pas une réelle raison de pourquoi il y a eu cette épidémie, c’est une fin très brutale qui mérite une explication ou bien une suite, car c’est un roman long ou pendant tout le déroulement de l’histoire tu attends une explication scientifique plus tôt qu’un miracle divin.


Billet d’humeur de Kelian Martiny

Étudiant en B.T.S. Assurance

portant sur La traversée de la nuit de Geneviève De Gaulle Anthonioz

Il suffit de lire le titre du livre pour se mettre dans l'ambiance, pour savoir que celui-ci va être à la fois un moment de bonheur et de malheur.

Ce livre raconte la vie de Geneviève de Gaulle Anthonioz au camp de Ravensbrück, plus précisément sa mise au cachot en octobre 1944 par Himmler. Ce dernier connaissait l’identité et donc la valeur de Geneviève, nièce du général, et voulait s'en servir en cas de problème. Durant ces 82 pages de confessions, elle va nous raconter la vie, sa vie, en enfer. Dès le début du livre, on est plongé dans la barbarie et la cruauté des camps à travers l’évocation de certaines figures emblématiques comme celle du docteur Gebhardt qui pratiquait des expériences sur des filles polonaises : prélèvement d'os, de muscles, contamination des blessures avec la gangrène ou le tétanos. Les femmes sont persécutées, elles ne sont que des objets pour les hommes. Il n'y a pas de justice, que de l'injustice. L’horreur est partout et si la mise à l’isolement de Geneviève la préserve de certaines souffrances, il lui en réserve bien d’autres. La plus terrible sera la solitude extrême et son cortège de pensées négatives. Généreuse par nature, elle ne cesse de penser aux autres. Elle se sent " privilégiée" et ne le supporte pas " Pourquoi ne suis-je pas avec les autres ?", se demande-t-elle en culpabilisant constamment. Le lecteur de l’œuvre ne peut s’empêcher de compatir devant son sort tout en éprouvant une grande admiration pour cette figure héroïque mise à rude épreuve. Dans sa situation elle connaitra bien peu de hauts et beaucoup de bas. Ces hauts sont souvent dus à des souvenirs, des rêves, elle va se rappeler de ces amis, de sa famille, ceci va lui permettre de garder un petit espoir, celui que toute cette tragédie se termine un jour et que les coupables se retrouvent devant les juges. Elle adopte aussi une stratégie de survie psychologique en profitant le plus possible des petits moments de bien-être pour ne pas penser à son présent si terrible. Surtout, elle saura cultiver, malgré son isolement, ses amitiés, grâce aux fêtes de fin d'années, et en particulier sa relation avec Anna qui lui est si précieuse. Néanmoins, plus on avance dans la lecture et plus on se rend compte à quel point Geneviève est seule et ne peut compter que sur elle-même, plus on prend conscience aussi de son courage, elle qui n’a pas peur de mourir, elle qui n’a pas peur, non plus, de défier le maitre du camp.

La fin m’a un peu déçue, je l’ai trouvée trop expéditive, peut-être est-ce dû à la difficulté de se confier, même 50 après, ou bien a-t-elle voulu faire éprouver au lecteur le caractère totalement imprévisible, contradictoire et angoissant des ordres reçus. De même, l’œuvre m’a semblé très courte, j’aurais bien aimé plus de détails mais mieux vaut la qualité à la quantité et cela prouve que ce livre m’a captivé. On se plonge vite dedans, on s'attache aux personnages, et on a envie d’en savoir plus sur leur histoire, en particulier sur celle de cette famille illustre. Cela a été mon cas et je recommande vivement la lecture de ce journal de bord à tous les curieux d’Histoire mais aussi, plus largement, à toutes les personnes qui ont envie de découvrir « de l’intérieur », au plus près de ses pensées et de ses tourments, une femme dont le courage et les valeurs ont été mises à rude épreuve sans jamais céder devant la barbarie et la souffrance endurée, comme le dit la phrase de Julien Cracq mise en exergue " Tout recommence, tout est vrai."


Billet d’humeur de Clarisse Barthou,

Étudiant en B.T.S. Commerce International

portant sur Petit Piment d’Alain Mabanckou

Dans ce roman, Alain Mabanckou dévoile l’histoire de Petit Piment, de son vrai nom Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko.Tout commence dans un orphelinat à côté de la ville de Pointe Noire au Congo. Ce pays traverse, alors, une période politique compliquée et violente avec la mise en place d’un régime de type communiste multipliant les exactions et les communications de propagande dont l’orphelinat et ses habitants seront parmi les premières victimes. Le monde que ce jeune congolais a connu depuis sa naissance se transforme, les personnes qui lui étaient chères (un prêtre et une femme de ménage) se font licencier, disparaissent un beau jour sans que l’on sache ce qu’elles sont devenues car elles mettent en péril la propagande du directeur de l’établissement. Face à ce changement radical et aux méthodes disciplinaires nouvelles, Petit Piment décide de s’échapper aux côtés de deux frères jumeaux rebelles, laissant derrière lui Bonaventure, son meilleur ami depuis toujours. Commence une vie d’enfant des rues marquée par la misère, les vols et le danger. Petit piment se retrouve enrôlé dans un « gang » mais le lecteur sent qu’il n’est pas à sa place, il n’est pas un voyou comme le sont ses deux complices. Il finit par rencontrer celle qui va devenir sa mère adoptive : Maman Fiat 500, une femme respectée de la ville, qui est gérante d’une maison close. Il l’assiste, l’accompagne dans le bon traitement des filles et des clients. Il finit par obtenir un travail au port de Pointe Noire et réussit à devenir indépendant. Tout semble rentrer dans l’ordre, Petit Piment est heureux, il a une place dans la société et a retrouvé un foyer affectif. Mais c’est sans compter sur les mesures destructrices d’hommes politiques qui n’aspirent qu’à asseoir leur pouvoir en faisant des exemples dans l’indifférence totale des vies humaines. Je vous laisse découvrir la suite, riche en rebondissements tragiques bouleversants.

Outre l’histoire très émouvante de ce jeune orphelin, victimes parmi d’autres sacrifiée par un régime politique inhumain, la manière dont ce roman est rédigé est intéressante : l’auteur choisit de ne pas tout expliquer, beaucoup d’éléments de la vie de Petit Piment demeurent inconnus, les personnes qui lui sont les plus chères disparaissent au fur et à mesure, sans jamais que le lecteur sache ce qu’elles sont devenues, la fin est elle-même assez obscure et peut prêter à différentes interprétations, tout ceci crée une ambiance particulière, assez intrigante. C’est parfois frustrant et dérangeant et cela peut renvoyer au climat politique décrit, lui-même inquiétant et incertain car en constante mutation. Cela favorise aussi le suspense et l’envie du lecteur de poursuivre sa lecture pour connaitre la suite et savoir si des éléments de réponse seront apportés. La fin est surprenante, presque rassurante car Petit Piment retrouve un personnage important de son histoire tout en étant ouverte car l’hésitation demeure et j’ai bien aimé cette ambiguïté qui laisse la liberté au lecteur d’interpréter les faits.

Par ailleurs, ce roman est intéressant puisqu’il montre les différents conflits qu’il peut y avoir dans un seul et même pays : les guerres d’ethnies, les tensions entre le nord et le sud, les tensions avec les impérialistes français, les tensions avec le gouvernement révolutionnaire communiste, la corruption… La description de ce climat politique très tendu m’a fait découvrir une partie de l’histoire du Congo que je ne connaissais pas et qui permet de mieux comprendre ces différentes crises. Au-delà, cet exemple donne une vision sombre mais réaliste de la mise en place d’un régime dictatorial ommuniste et de tous les méfaits que cela engendre.

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