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Dans le vestiaire des garçons

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Une actualité de Véronique D.
Publié le 20/07/2013

Oeil pour oeil, dent pour dent...Qui sème le vent...Tout le monde connaît ces expressions mais en donnant un coup de genou (bien ou mal placé selon le point de vue des deux protagonistes) Marion ne mesurait sans doute pas les conséquences de son geste : pour elle, une simple réponse à Enzo, certes plus beau gosse de la classe mais aussi l'un des plus "lourds", de ceux qui ne savent pas s'arrêter, toujours une blague ou une pique aux lèvres...

Un partout balle au centre : Enzo va piéger Marion et  faire d'elle à son insu, l'héroïne d'une courte vidéo aussi humiliante que largement diffusée par les réseaux sociaux. A son tour, Marion va mettre en place un plan audacieux pour se venger une nouvelle fois d'Enzo et de ses acolytes. Mais comment vivre désormais avec la peur chevillée au corps, la peur de nouvelles représailles et la crainte d'une escalade dans la violence?

Dans "La fille seule dans le vestiaire des garçons" Hubert Ben Kemoun s'intéresse une fois de plus à ce qui fait le quotidien de la vie des collégiens fait de rapports de forces, d'identités qui s'affirment et s'affrontent, de réputations à défendre, de peurs aussi, notamment celle de l'humiliation publique rendue si facile par l'utilisation des téléphones portables et des réseaux sociaux.  A travers Marion, "l'intello" solitaire qui a bien du mal à digérer l'abandon de son père et les tentatives de sa mère pour retrouver l'âme soeur, Hubert Ben Kemoun met en lumière ces "petites" violences du quotidien faites aux filles : tout part en effet d'un petit "smack" refusé à Enzo par Marion comme si elle n'avait d'autre choix que la soumission.

Ne croyez pas que ce roman n'est que noirceur et angoisse ! L'humour et la vitalité sont aussi très présents dans la vie de Marion notamment grâce au délicieux personnage de Barnabé, petit frère aussi farfelu que loquace qui amène des respirations bienvenues au fil du roman. Et puis, sans rien dire de la fin, Hubert ben Kemoun distribue aussi quelques beaux rôles masculins qui éloignent tout manichéisme.

Il nous reste à nous délecter de cette très belle phase d'Etienne Barilier placée en exergue du roman : "Le contraire de la violence, ce n'est pas la douceur, c'est la pensée". A méditer...

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