On suit Steffi et Nelli, deux jeunes juives autrichiennes qui ont dû fuir leur pays suite aux évènements et qui se retrouvent subitement séparées pour être élevées dans deux familles différentes. L'émotion et l'angoisse qui assaillent nos deux héroïnes se mêlent aussi à une grande appréhension. Il s'agit en effet pour elles de s'intégrer dans leurs nouvelles familles, de se plier aux us et coutumes de l'île - d'autant que les habitants sont très pratiquants- mais aussi   de se familiariser avec une langue nouvelle. Un dépaysement total.

Annika Thor va s'attacher à décrire le quotidien de l'aînée, Steffi, une jeune fille aux prises avec plusieurs difficultés: veiller sur sa cadette, faire profil bas devant une mère d'adoption particulièrement sèche et sévère, et tenter de suivre son adolescence comme une jeune fille normale - poursuivre sa scolarité et essayer aussi de se faire des amis.

La séparation d'avec les parents, qui ne devait être que provisoire, se creuse petit à petit et à mesure que le lecteur suit  les avancées de nos deux héroïnes dans la société suédoise, il voit aussi s'amenuiser l'espoir que la famille se réunisse à nouveau... -Mais lisez le livre jusqu'au bout, vous pourrez être surpris!-

On ne sait si l'auteur  a puisé dans son expérience personnelle pour rédiger ce roman, mais Une Ile trop loin demeure un texte dramatique particulièrement émouvant et qui sonne toujours juste. Quand la petite histoire se fait échos de la grande...