C’est
un roman à plusieurs voix que nous donne à lire
Patrick Bard pour sa première incursion en littérature ado.
Tour à tour résonnent les voix de Maëlle (devenue Ayat depuis sa conversion à l’Islam), mais aussi celles des proches de la jeune fille séduite en quelques mois par des promesses diffusées via internet d’un monde plus juste, plus conforme à ses idéaux.
Et mes yeux se sont fermés témoigne avec force de l’efficacité redoutable du piège mis en œuvre via les réseaux sociaux pour opérer un véritable rapt mental sur les victimes potentielles comme de la rapidité avec laquelle le piège se met en place et transforme une adolescente à la vie plutôt tranquille en passionaria.
Patrick Bard ne juge pas mais montre, donne à entendre la
radicalisation à l’œuvre comme il montre aussi le déni des proches qui se transforme en
sidération devant le fait accompli.
Le récit est intense, vibrant, parfois effroyable, parfois porteur d’espoir mais sans facilité. Il montre un danger réel, une arme de guerre efficace, celle qui déshumanise, fait perdre tout repère, éloigne de tout sens commun et anéanti le libre arbitre.