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Fuck la crise

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Une actualité de Véronique D.
Publié le 23/12/2013

« Je veux un coupable ». Une première phrase qui vous attrape par le col et d’autres qui suivent et ne vont plus vous lâcher. Une phrase que Joan, 16 ans, a dans la tête comme une obsession, une phrase qui sort du cœur ou des tripes, pas une phrase de raison. Joan, presque 17 ans, a peur et tremble de colère, de rage : « l’été bat son plein, la crise est là, jeunesse se passe et demain c’est loin. » Comment une fille élevée loin de toute idée de violence en arrive t-elle là, à vouloir buter un homme qu’elle ne connaît pas ? Parce que son coupable, c’est lui : celui qui a poussé son père adoré à la dépression, à craquer, à faire une bêtise qui l’a conduit sur un lit d’hôpital. Et que pour ça, lui, le grand patron qui a poussé son père à ne plus être lui-même, il va payer : pour ça, pour la crise, pour le malheur, pour un monde qui perd ses valeurs …

Arrivé là de votre lecture vous vous dites : pffff !….C’est glauque…Et c’est là que vous avez tout faux ! Je suis sa fille est un roman qui va vous faire rire, pleurer, sourire, rager ! Vous donner envie de rencontrer en chair et en os ses personnages, vous donner la pêche ou la patate (selon que vous êtes plutôt fruit ou plutôt légume), vous donner envie de vivre, de regarder la vie en face et de dire : Fuck la crise ou Y’a de l’espoir.

Pourquoi ? Parce que ce livre palpite, respire, vibre d’émotions : intenses, qui sonnent juste et fort et parle à merveille d’aujourd’hui, de cette génération à l’avenir pas forcément rose mais qui a les cartes en main. Joan et Hugo (meilleur ami du monde et personnage absolument irrésistible de drôlerie) vont donc partir sur les routes de France (en empruntant la sublime Ford Mercury du grand frère de Hugo) pour rejoindre à Nice la villa chic où le coupable PDG s’est retiré pour les vacances. Dans la boîte à gant, l’arme fatale et sur la route, la vie, tout simplement : de la musique, des rencontres, de la rigolade, des péripéties et un ventre serré par l’idée que son papa chéri se meurt peut-être loin d’elle…

Je suis sa fille, premier roman de Benoît Minville est une pure merveille d’intelligence, d’humanité, qui invite à lever la tête et à être maître de ses choix plutôt qu’à se laisser soumettre,  riche de références en tout genre aussi (cinématographiques, musicales et littéraires comme autant de clins d’œil). De ce roman à l’écriture impeccable, à la construction implacable, qui va vous retourner plus sûrement que si vous aviez pris douze tickets pour les montagnes russes à la foire du Trône, j’ai bien envie d’utiliser un mot que je n’emploie pas souvent : chef d’œuvre. Un souffle de liberté et d’énergie vitale souffle dans ce roman et faites nous confiance : on n'a pas fini de vous en parler !

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