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Kitty Grey

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Une actualité de Véronique D.
Publié le 02/05/2014

KittyPlat1.inddVoilà un titre qui annonce la couleur : L’infortune de Kitty Grey laisse présager que la jeune héroïne va voir son destin prendre une teinte des plus sombres, contrairement à ce qu'elle imaginait. Sa vie semble en effet des plus prévisibles : servante dans une riche famille du Devon où elle est en charge de la laiterie sous les ordres d’une domestique plus expérimentée, Kitty s’acquitte avec sérieux de ses nombreuses tâches ce qui ne l’empêche pas de succomber au charme d’un jeune batelier de sa connaissance. Même si les journées de travail sont longues, Kitty apprécie cette vie simple qui est la sienne et la verrait bien se poursuivre au bras du jeune homme qu’elle sent prêt à faire sa demande.

Lorsque Will disparaît sans lui avoir laissé le moindre mot d’explication, laissant derrière lui sa petite sœur orpheline,la jeune fille ne sait plus que penser et va saisir la première occasion, offerte par un heureux hasard par sa jeune maîtresse, pour partir à Londres où elle est certaine de le retrouver en contactant des cousins londoniens. Rien de plus facile pense t-elle même si elle ignore leur adresse puisque Will lui a indiqué qu'ils voyaient Saint Paul depuis leur fenêtre... Naïve Kitty ! La jeune fille va dès lors être confrontée a bien des désillusions et bien des malheurs : détroussée, sans ressources, sans défense, et encombrée de la petite sœur de Will, Kitty se retrouve plongée dans la gueule de cette ville beaucoup trop grande et trop violente pour elle.

Les lecteurs de Mary Hooper savent déjà que cette romancière anglaise s’est faite une spécialité des romans historiques dont l’action se situe dans l’Angleterre du XVIIIème ou du XIXème siècle. Suivre les aventures de la jeune Kitty c’est s’immerger dans un tableau peint au détail près où se succèdent les scènes les plus vivantes qui soient mais aussi dans les mœurs d’une époque où il ne fait pas bon être pauvre, ni même honnête : le moindre des larcins peut conduire son auteur à la potence ou au moins à la déportation vers la lointaine Australie. Comme dans La messagère de l’au-delà, Mary Hooper s’ingénie à dresser le portrait d’une société très inégalitaire où la corruption est reine, où les plus humbles des sujets de sa majesté le roi Georges III n'ont guère de chance de faire entendre leur voix. Un excellent roman pré-victorien qui n'est pas sans rappeler le charme des romans de Jane Austen ou d'Elizabeth Gaskell...

Un petit conseil : ne lisez pas la quatrième de couverture qui dévoile trop des péripéties du roman...

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