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Les lycéens écrivent aussi (2ème édition - billet n°28)

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Une actualité de Adeline
Publié le 05/11/2012

logocondorcet.jpgBillet de critique littéraire sur Je me Souviens de Boris Cyrulnik.

Attention! Si vous êtes un lecteur passionné, qui avez envie d'apprendre et qui avez soif de connaissance alors ce livre est fait pour vous: le psychiatre, neurologue Boris Cyrulnik s'improvise autobiographe dans son petit livre Je me souviens, où il relate sa vie passée de ses 2 à 7 ans. Son livre présente une écriture très simple à lire, sans mots complexes sous deux points de vue différents. D'abord, celui de l'Autobiographe qui raconte ses souvenirs, ses flashs qui lui viennent lorsqu'il se situe dans un endroit familier ou lorsqu'il fait les mêmes gestes sans s'en rendre compte. Ensuite, le point de vue du psychiatre qui se juge lui-même, c'est comme s'il faisait une analyse en profondeur de lui-même, de sa personnalité. Il pose un regard objectif, neutre sur lui-même. On peut dire que je me souviens est un peu le journal intime de Boris car il a écrit son livre au fur et à mesure que ses souvenirs lui venaient : ce dont il se souvient, ce qu'il ressent, ce qu'il a vécu, ses peurs, ses doutes, ses hésitations, ses regrets mais aussi son côté optimiste, ses soulagements, sa volonté de se battre et de toujours vouloir trouver une solution à ses problèmes. Je dirai même plus la cyrulnik200.jpgrage qu’il avait de vivre. Le fait que Boris apprenne que ce soit un «ami» qui venait souvent le voir lorsqu'il habitait chez Margot qui l'a dénoncé ; « pour moi, cela a été un choc, c'est comme si on m'avait trahie, moi, que l'on m'avait poignardé le cœur. Cela a dû être une épreuve terrible pour lui comme pour moi car en le lisant je partageais des moments avec lui, je vivais en même temps que lui, je souffrais avec lui. Cependant le moment qui m’a le plus touché est lorsqu'il habite dans la ferme d'Adèle à ce moment là, il a 5 ans et il entretient une très belle amitié avec un garçon plus âgé et qu'il appelle «le grand » : «Et puis, il y avait «le grand » le grand de l'Assistance, celui qui avait 14 ans. Contrairement aux adultes qui m'appelaient Jean Laborde, lui, il m'appelait « Pitchoun », ce qui veut dire « petit » en gascon. J’aimais bien qu'il m'appelle Pitchoun et pas Jean Laborde, qui était le nom de la traque. Pitchoun c'était le nom de l'amitié. Donc, «le grand», qui savait compter les moutons, m'appelait Pitchoun, du nom de l'amitié.» J'ai trouvé ce passage très beau avec beaucoup de sentiments sincères, on est ému lorsque l'on entend ou lit ce passage. Il décrit magnifiquement les sentiments qu'il a envers lui, on dirait qu'il a de l'estime et bien plus envers lui voire de la reconnaissance. Le second passage qui m'a le plus touché est au moment où il réussit à s'enfuir de la synagogue selon sa volonté car il avait la rage de vivre, une volonté de se battre que la plupart des enfants de cet âge n'ont pas forcément ni l'envie, ni la conscience et n'ont ni le courage ni la force de se battre. A ce moment là, il aurait pu se dire, non j'abandonne, mais non, la rage de vivre a été plus forte que le désespoir de mourir. Certains élèves du lycée Condorcet ont eu le privilège de rencontrer Boris Cyrulnik et de lui poser des questions le 6 octobre en partenariat avec la librairie Mollat. J'ai trouvé cette rencontre merveilleuse. Boris nous a parlé dès son arrivée de son retard et nous a expliqué pourquoi il était en retard. Il nous a raconté qu’en venant chez Mollat, il est passé par hasard par un chemin pour prendre le tram et il s'est soudain arrêté dans une rue étroite qui lui rappelait des souvenirs et cette rue était en fait la rue où il a été arrêté étant petit; en passant par cette rue Adrien Baysselance, il eut comme un flash, un retour de sensations, de souvenirs et c'est là en fait l'un des principes de la mémoire. Il nous a aussi expliqué les principes de la résilience. Nous avons appris qu'il considérait Perec comme son mentor, un peu comme son grand frère car il a l'impression que Perec dans chacun de ses livres fait référence à lui parce qu’ils avaient un peu vécu la même chose. Donc si vous êtes curieux, intelligent, que vous aimez les récits de vie et que vous voulez approfondir le parcours d’un homme: ce livre est fait pour vous. Lisez-le!!!

Saadna Nathoo, élève de Première Littéraire

Voilà, c'était le dernier billet de cette nouvelle saison de " Les lycéens écrivent aussi ". Il revient maintenant au jury 2011 de se réunir, de relire calmement (et avec plaisir, ça ne fait aucun doute!) tous ces billets, de débattre, d'élire et de récompenser les meilleures productions de cette seconde édition. Verdict à venir...

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