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Les lycéens écrivent aussi (3ème édition – billet n°30)

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Une actualité de Adeline
Publié le 05/11/2012
Billet sur Marche ou Crève de Stephen King     Une course à la mort au départ du Maine. 100 adolescents volontaires. Des règles strictes et des éliminations sans sentiment, effectuées par les soldats qui encadrent la marche d'une main de fer. Pour tous, le même but : être le seul survivant et recevoir tous les honneurs du peuple et surtout, du Commandant, un être décrit comme suprême et dictateur absolu. Pour tous, à l’exception du vainqueur, le même final : une balle dans la tête. Ray Garraty, concurrent redoutable lors de cette marche, va découvrir l'horreur des hommes et la perversité de la foule de spectateurs, qui ne s'empêchent pas de parier sur la course. Face à la concurrence et l'individualité, l'amitié et l'entraide vont se révéler fort utiles. Se dépasser et se battre pour les êtres chers vont être les maîtres mots de la course. Les coureurs vont alors se rendre compte que la seule force physique ne suffit pas …   Stephen King, sous le pseudonyme de Richard Bachman, signe ici un chef d’œuvre dont l'histoire, bien que fictive, pourrait être adaptée de la société actuelle. Il décrit dans les moindres détails le côté animal qui sommeille en chacun, et les dérives de l'être humain face au sport, décrit comme une nouvelle sorte de télé-réalité. L’atmosphère peut faire songer aux pires heures de l’humanité, telles celles du nazisme : tout est réglementé, les soldats semblent totalement déshumanisés, réduits à l’état de machine dépourvus du moindre scrupule pour abattre celui qui ne peut plus avancer assez vite. Plus les heures passent, plus les forces des participants diminuent et plus s’installent les lois de survie élémentaire qui veulent que chacun songe à défendre sa peau avant celle d’autrui. Le drame est d’autant plus saisissant que S. King met l’accent sur les sentiments de différents protagonistes, qui expriment bien l'ignorance d'une jeunesse en perpétuelle quête de repères mais aussi son courage, sa volonté de dépassement et son endurance à la souffrance. C’est un livre éprouvant car les lueurs positives comme la solidarité qui se créée entre certains membres sont de piètres armes face à la barbarie dominante. La fin, énigmatique, ne fait que renforcer le malaise et maintient jusqu’au bout la diversité possible des interprétations. Une vraie réussite, qui permet à chaque lecteur de remettre en question ses agissements et son style de vie, afin de dénoncer les vices de la société.     Billet de Julien Servero, étudiant en B.T.S. Assistant de Management

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