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Les lycéens écrivent aussi (3ème édition – billet n°32)

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Une actualité de Adeline
Publié le 05/11/2012
Billet sur Courir de Jean Echenoz   Pour mon coup de cœur, j’ai choisi d’écrire un article sur le roman de Jean Echenoz : Courir. Ce livre retrace la vie d’Emile Zatopek, un athlète coureur de fonds hors du commun dont voici le résumé : fils d'ouvrier, et ouvrier lui-même dans l'usine Bata d'Ostrava en Moravie, le héros du livre déteste le sport. Il participe pourtant à une course organisée par les nazis qui occupent son pays pendant la seconde guerre mondiale, et termine deuxième. On l'encourage alors à s'entraîner, et un peu à contrecœur, il s'y met, « d'abord pour rire, puis de moins en moins ». Emile y prend plaisir ; c’est un bourreau de travail. Il s'impose des exercices impressionnants pour améliorer son endurance et sa vitesse, au détriment de son style. Le coureur de fonds gagne sur les stades du monde entier, enchaîne les titres et les records. Cependant, un jour, il en a marre de toutes ces victoires et se met à perdre… « Un jour on calculera que, rien qu'en s'entraînant, Émile aura couru trois fois le tour de la Terre. Faire marcher la machine, l'améliorer sans cesse et lui extorquer des résultats, il n'y a que ça qui compte et sans doute est-ce pour ça que, franchement, il n'est pas beau à voir. C'est qu'il se fout de tout le reste. Cette machine est un moteur exceptionnel sur lequel on aurait négligé de monter une carrosserie. Son style n'a pas atteint ni n'atteindra peut-être jamais la perfection, mais Émile sait qu'il n'a pas le temps de s'en occuper : ce seraient trop d'heures perdues au détriment de son endurance et de l'accroissement de ses forces. Donc même si ce n'est pas très joli, il se contente de courir comme ça lui convient le mieux, comme ça le fatigue le moins, c'est tout. »   Jean Echenoz raconte la vie du coureur, simplement, sans description inutile autour des exploits hors normes de Zatopek. Il nous montre Emile le coureur de fonds, qui se bat pour toujours se surpasser et être le meilleur. Son style n’a pas d’importance pour lui, seule sa vitesse de course et les performances réalisées comptent. Le livre nous fait également voyager à travers le monde car Emile, surnommé La locomotive tchèque, doit participer à de nombreuses compétitions internationales. Jean Echenoz décrit tous ces endroits et les ambiances qui y règnent, comme dans l’extrait suivant « Helsinki, temps frais, ciel bas, nappe de nuage étale, zigzags de vent, averses intermittentes. L’humidité vient de partout, du ciel, mais aussi des lacs innombrables et des rivières, de la mer qui s’infiltre par mille détours dans la capitale. »   De plus, l’auteur de ce roman nous rend proches du héros, sans doute en l’appelant par son prénom « Emile ». On constate que son nom de famille n'apparait que tard dans le récit. Sa personnalité nous le rend attachant car il est souriant, courageux et persévérant. Enfin, son destin « tragique » nous bouleverse, même si nous savons que la carrière d’un champion décline un jour. Cette citation « Je ne sais pas vous mais moi, tous ces exploits, ces records, ces victoires, ces trophées, on commencerait peut-être à en avoir un peu assez. Et cela tombe bien car voici qu'Emile va se mettre à perdre » illustre le début de la fin de son règne. En tant que lectrice, je ne me suis pas sentie déçue par cette fin, mais j’ai au contraire trouvé que c’était une chose normale, car les victoires d’un sportif ne sont jamais éternelles. Malgré cela, Emile restera l'idole du peuple tchèque comme en témoigne la scène finale des éboueurs refusant obstinément de le laisser ramasser les poubelles. Bien que le sport ne soit pas un domaine qui me passionne, ce livre m’a énormément plu tant par son style que par l’histoire racontée.     Billet de Charlotte SIVIL,  étudiante de BTS AS 2

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