Sac au dos, un jeune homme se glisse à la tombée d'un soir d'été dans un paisible village et retrouve le chemin qu'il parcourait enfant avec son grand-père. Au bout du sentier, un camp de naturistes abandonné depuis longtemps, au bord d'un lac, loin de toute agitation, va devenir son seul univers. Il s'installe là, nettoie, se crée un semblant de confort et gère au mieux les vivres qu'il a emporté. Avec des bananes séchées, du lait concentré, les mûres trouvées dans les ronciers, il pense tenir quinze jours sans aller à l'épicerie. Les gens sont si curieux, soupçonneux même... Pas question d'être reconnu. Il coupe ses longues mèches blondes, se fait pousser la barbe.

Au gré du temps qui passe, seul, il se laisse envahir peu à peu par les souvenirs. Son grand-père récemment décédé et puis surtout, Alexia... Alexia qui l'a repoussé. Alexia qui lui a dit non...

Voie interdite est un roman douloureux, qui probablement créera autant de polémiques que le désormais incontournable Je mourrai pas gibier en son temps. Violent presque par surprise et c'est bien en cela qu'il bouleverse son lecteur jusqu'au malaise. Anne Vantal a choisi de nous emmener jusqu'à l'horreur et l'assume, révélant du passé de son personnage ce que rien ne laissait présager. Si ce roman à la tension dramatique particulièrement maîtrisée doit être réservé à un lectorat d'adolescents et d'adultes, il serait dommage de passer à côté. Vous allez être secoués, troublés, hantés et seuls. Seuls et contraints de donner vos propres réponses aux flots de questions qui vont vous habiter... Tentez l'expérience, laissez-vous surprendre, vous ne pourrez pas rester indifférent à ce roman qui joue habilement et savament avec les attentes du lecteur.