Vous qui me lisez, si par le plus grand des hasards vous n'avez jamais croisé la route de Michaël Morpurgo, quelle chance vous avez ! Non pas que ses romans n'en vaillent pas la peine, bien au contraire ! C'est plutôt que vous avez encore toutes ses merveilles à découvrir. Car, je l'affirme, Michaël Morpurgo est l'un des meilleurs romanciers contemporains pour la jeunesse. L'un de mes romans préférés est sans aucun doute Le royaume de Kensuké que je vous suggère chaudement de déguster. Car cet homme là a un vrai don. Il sait parler vrai. Il sait s'adresser à vos tripes sans mièvrerie ni minauderie et ça fait un bien fou. Son dernier roman paru en France (car le monsieur est britannique) L'histoire d'Aman, ne fait pas exception à la règle. Dans ce récit à trois voix, il est question d'un petit garçon Matt (la première voix), en vacances chez son grand-père veuf depuis peu (la deuxième voix). La troisième voix est celle d'Aman, le meilleur ami de Matt, enfant né en Afghanistan qui est détenu avec sa mère dans un camp de rétention : leur demande d'asile a été refusée après six ans passés en Angleterre et ils attendent d'être renvoyés dans leur pays d'origine. A la demande de son petit-fils qui, mineur, n'a pas droit de visite, le grand-père va les rencontrer et découvrir les épreuves que ces deux-là ont dû vivre pour quitter leur pays en guerre et rejoindre l'Angleterre salvatrice, du moins le pensaient-ils. Ce texte court est cependant très efficace. Sans pour autant être trop démonstratif, Morpurgo donne à voir aux enfants occidentaux les injustices de la guerre, du totalitarisme, et de l'exil. Mais il sait aussi mettre en avant, comme toujours, la bonté, la générosité, la solidarité de certaines bonnes âmes que l'on a la chance de croiser parfois. Une leçon de vie.