Aujourd'hui, s'il ne fallait lire qu'un seul livre, alors, le temps s'y prêtant particulièrement, nous ne saurions recommander avec plus de ferveur de lire enfin, ou de relire encore, le terrible livre de
Gabriel Chevallier,
La Peur, redécouvert par Le Dilettante qui vient d'ailleurs de rééditer le délicieux
Mascarade, et dont Le Livre de Poche vient de sortir à son tour une version que l'on devrait faire lire aux enfants des écoles pour leur rappeler que la guerre est loin de n'être qu'une histoire d'héroïsme. Livre autobiographique bouleversant de justesse,
La Peur nous dit ce que les médailles, les défilés et les célébrations dissimulent : le terreur qui habite les malheureux qui se savent condamnés à mourir, à moins qu'un miracle ne vienne les sauver. Ce miracle a permis au futur auteur de
Clochemerle de composer l'un des plus terrifiants et justes livres de guerre. Il n'est que justice de le redécouvrir, histoire que les sentiers de la gloire ne soient pas seulement recouverts de mornes feuilles d'automne.