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2016 commence prodigieusement

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Une actualité de Anaïs
Publié le 29/03/2016
amie prodigieuseOn ne peut s'empêcher d'y voir là un signe. 2015 se termine, les fêtes de fin d'années vous ont fait l'effet d'une valse accélérée et folle, vous ne savez plus si vous être trop plein ou trop vide, il n'y a plus de désir ou de projet, juste le souhait de vous réveiller un matin dans le silence, dans l'intimité des draps propres que vous n'aurez pas à projeter au loin pour vous presser de faire. La lecture est un moment de recueillement, de solitude précieuse, un temps où l'espace intérieur est peu à peu reconquis. Aussi, lorsque ce moment arrive, après les valses, les excès, les tourbillons, on espère prudemment, secrètement, que le livre qui ouvrira cette nouvelle ère soit mémorable. Bien que l'on se garde de parler de cette drôle de superstition, les premières fois aspirent malgré nous à un certain absolu. Quel plaisir alors, de commencer 2016 avec un roman aussi fort que L'amie prodigieuse. On ne sait rien de son auteur, Elena Ferrante, puisque ce nom est un pseudonyme. On pense bien sûr à Emile Ajar l'avatar de Romain gary, et les rumeurs parlent d'une couverture pour Domenico Starnone ou pour sa femme. Quoi qu'il en soit, l'auteur connaît très bien Naples, où l'histoire se déploie, et Roberto Saviano propose son nom pour le prix Strega, le pendant italien du Goncourt. Fin des années 1950. Dans un quartier populaire de Naples, deux gamines brillantes se lient d'amitié.
Lila apparut dans ma vie en première année de primaire, et elle me fit tout de suite impression parce qu'elle était méchante.
C'est Elena qui raconte. Blonde, bonne élève, elle va peu à peu apparaître non comme un personnage à part entière mais comme le témoin de la vie de Lila. Cette construction, qui reflète l'angoisse secrète d'Elena n'est pas vraie : elle a des contours et une personnalité propre. Mais lorsqu'une personne aussi extraordinaire que Lila pénètre votre vie, tout ce que vous croyiez unique et et admirable chez vous se terni. Car elle les fait mieux et les voies qu'elle emprunte sont mystérieuses. L'égo est écrasé par la fascination. Mais qu'est-ce que ça fait à Elena que de mesurer le génie de son amie ? Prend-on le même plaisir à créer un chef-d'oeuvre ou à le comprendre intimement ? Ce premier livre - car il y aura 4 romans sur Lila et Elena - raconte le pouvoir d'une rencontre. Une histoire d'amitié aussi puissante, bouleversante et passionnée qu'une histoire d'amour, une histoire tellement forte que vous ne pourriez pas parler de vous sans parler de cette personne. Autour de ces deux enfants, que l'on va suivre jusqu'à la fin de l'adolescence, la vie du quartier, des familles, pauvres, des ambitions des uns et des autres, les injustices sociales, l'amour. Nous voilà donc conquis par le premier volet de cette saga italienne ! A noter que Francesco Piccolo, auteur de Petits moments de bonheur volés, travaille actuellement au scénario de L'amie prodigieuse pour le cinéma : affaire à suivre.

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