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A la rencontre du troisième homme

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Une actualité de Olivier
Publié le 16/03/2016

Troisième hommeL'espionnage se porte bien. Commençons par le tube de l'été : Le Touriste, d'Oleg Steinhauer, est un petit bijou de roman de manipulation, composé avec rythme et intelligence, digne, sans doute aucun, de la comparaison avec Les Six jours du Condor, du rarement égalé James Grady. Les ambitions personnelles qui se cachent derrière la raison d'état sont parfois surprenantes, souvent trompeuses, et toujours la cause de catastrophes humaines et politiques. Vous avez pu passer l'été avec Eric Ambler, que les éditions Rivages exhument petit à petit : l'auteur de l'immense Masque de Dimitrios nous est revenu avec Une sale histoire, soit les tribulations européennes d'un (peu recommandable) sujet de sa très gracieuse majesté. L'ennui est là, d'ailleurs : comment conserver le statut de ressortissant britannique alors que l'on est en profond désaccord (sic) avec le fonctionnaire qui délivre ce fameux sésame. Une fable ironique et caustique.

Pour une actualité plus immédiate, et incontournable, tournons nous vers la collection Points, dont la rentrée est placée sous le signe de la valise diplomatique et des accords entre services secrets. Chronologiquement, Alan Furst ouvre le bal : déjà remarqué pour Le Royaume des ombres, il continue son exploration de l'année 1938 et des derniers soubresauts du fragile équilibre mondial mis en place par la S.D.N. Ici, il s'agit d'élucider le meurtre, dans un hôtel parisien, d'un émigré italien, antifasciste, vraisemblablement assassiné par les services secrets de son pays. Henry Porter, dans Brandebourg, nous amène à un autre carrefour de l'Histoire européenne : en 1989, pour libérer son frère des mains de la redoutable Stasi, Rudi Rosenharte doit jongler entre les intérêts du MI5 et du K.G.B, alors que le 9 novembre 1989 se profile à grands pas...  Un des grands maîtres du genre situe aussi son action en Allemagne, à Hambourg. Issa, russe musulman et clandestin, va devenir la cible des services secrets : son profil de déraciné correspond trop bien à celui d'un terroriste... Avec L'homme traqué, John Le Carré confirme, si besoin était, l'étendue de son immense talent.

Signalons aussi la réédition suivante : Au nom du président,  de Charles McCarry, paru initialement en 1979 aux Etats-Unis, et jugé fantaisiste à l'époque : ce roman de politique fiction envisage l'utilisation d'avions de ligne, détournés par des pirates de l'air, comme bombes volantes... Peu réaliste, non ?

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