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Blas de Roblès, un grand de France

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Une actualité de David V.
Publié le 09/05/2013

Là où les tigres sont chez euxQui se souvient de Jean-Marie Blas de Roblès ? Dans un monde littéraire où il faut se garder de disparaître au risque de passer pour un revenant, cet auteur au nom de Grand d'Espagne va amplement justifier sa décennie de silence grâce à son nouvel opus, une somme splendide qui nous parvient aujourd'hui et auquel nous promettons (et espérons) un beau succès. Il est vrai que 800 pages, cela a de quoi impressionner et que nous avons un peu tourné autour avant d'y plonger, mais une fois le pied dans le bain, impossible de regagner la rive avant la fin. Pris au piège, comme dans les romans feuilletons de naguère, on trimballe le pavé, on néglige la pile de livres au pied du lit, bref on profite....

Athanase Kircher, jésuite délirant du XVII°, devient vite un personnage familier dont la légende nous passionne d'autant plus qu'elle se redouble de l'histoire de son biographe, Eléazard, et de sa femme, aller-retour temporel permanent qui nous fait douter du réel et se joue de notre naïveté à croire les histoires. Et elles ne manquent pas dans Là où les tigres sont chez eux car notre jésuite a la bougeotte et court derrière des mystères trop grands pour lui, notre biographe vit au coeur du Nordeste brésilien, se perd en conjectures sentimentales et s'inquiète pour sa fille qui le mène en bateau, notre épouse chasse le fossile dans une jungle pour le moins hostile et se laisse séduire par un indien qui sait comment éblouir les occidentales, et les seconds rôles, particulièrement réussis par Blas de Roblès, remplissent cette comédie débridée qui, lentement mais avec une précision retentissante, se dirige vers un feu d'artifice dont chaque fusée a été remplie d'une poudre d'escampette de haute volée. Impossible, vous l'aurez compris, de rentrer dans les détails de cet océan romanesque dans lequel on s'immerge, passant d'un tourbillon à un autre. Impossible aussi de ne pas militer pour cette bouffée littéraire qui balaie d'un grand souffle les petits courants égotistes trop souvent à l'honneur. Jean-Marie Blas de Roblès est de retour et on ne peut que louer Zulma d'avoir osé nous offrir ce pavé de bonnes inventions...

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