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Buller en vers

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Une actualité de Marilyn
Publié le 11/03/2014

André Vers et contre tout doit être lu dès que l'occasion s'en présente et c'est plutôt rare, l'auteur ayant choisi de vivre près de quatre-vingts ans en n'éditant que cinq livres dont une autobiographie éditée par Régine Deforges. Bref le corpus est mince mais sacrément goûteux comme en témoignait Martel en tête redécouvert par les subtiles éditions Finitude et qui nous plongeait dans le récit drôle et pathétique des affres existentiels d'un vacher du Cantal (un livre préfacé par Philippe Claudel, grand spécialiste de l'auteur, mais épuisé, quel dommage). Finitude récidive une troisième fois après avoir exhumé en 2009 Misère du matin, récit du monde ouvrier et de ses simples vicissitudes à travers le destin du jeune André à la fin des années 30. Ils étaient chouettes, tes poissons rouges qui paraît aujourd'hui avec une couverture riche de quarante nuances d'orange, n'est pas une histoire d'aquariophile heureux puisque la dernière nouvelle se conclut par deux fuites félines et que nous y croisons même fugacement des oisillons. Il s'agit d'un recueil de courtes nouvelles qui permettent de mesurer l'étendue de la palette de Vers qui avait ce don du bref où bruissait sa tendre férocité et son attachement à ces petites gens qu'on aurait tort de regarder avec une sympathique condescendance du haut des sommets du roman bourgeois. Quelques traits, quelques dialogues et le tableau est en place. Deux pages suffisent pour brosser un destin, deux pages de malice où tous les clichés du roman populaire sont balayés et réinventés. Parce qu'il est un véritable écrivain, André Vers subit sans dommage le passage du temps et le voir renaître, grâce à un éditeur attentif et fidèle, est une belle oeuvre de justice.

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