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Ça Pulse chez 13e Note

 

Depuis leur création en 2009, les éditions 13e Note défendent une certaine idée de la littérature américaine. Transgressifs, undergrounds, brutaux, les textes publiés vont à contre-courant du sacro-saint rêve américain et mettent à mal le drapeau aux cinquante étoiles. De grands noms comme Dan Fante, Charles Bukowski ou Barry Gifford côtoient des auteurs un peu plus confidentiels, et si l'on considère l'ensemble du catalogue, un univers parfaitement cohérent se dessine. C'est ce que l'on appelle une politique éditoriale claire, donc réussie. Aujourd'hui, 13e Note interprète une nouvelle gamme en se lançant dans le format poche, avec la collection Pulse. Le lancement est tout ce qu'il y a de plus jouissif et promet un avenir des plus prometteurs. Sur les trois titres qui ouvrent le catalogue, deux sont inédits, ce qui, de mémoire de libraire, est extrêmement rare.

Les titres justement, quels sont-ils ? Le premier inédit, Du sang dans les plumes de Joël Williams, est un recueil de nouvelles percutantes, qui allient poésie et violence. Son univers n'est pas sans évoquer un certain Jacques Audiard. Nous conseillons la lecture de ce recueil ne serait-ce que pour la démarche éditoriale expliquée en ouverture, mais aussi pour la superbe introduction de l'auteur. Quant à la quinzaine de nouvelles qui compose ce recueil, elles font l'effet d'autant de piqûres de rappel de notre temps.

Quant au second inédit, il est écrit par Sigrid Nunez et s'intitule Sempre Susan. Il s'agit d'un passionnant témoignage sur Susan Sontag, que Sigrid Nunez a connu par l'intermédiaire de son fils, dont elle était la petite amie. Nous ne résistons pas au plaisir de vous faire partager la petite friandise de Susan Sontag qui ouvre ce petit livre :

"Il y a quatre personnes dans un écrivain :

1) Le cinglé, l'obsédé ;

2) Le crétin ;

3) Le styliste ;

4) Le critique.

Le numéro 1 fournit le matériau ; le 2 l'exprime ; le 3 c'est le goût, le 4 l'intelligence.

Un grand auteur réunit les quatre, mais on peut être un bon auteur avec seulement le 1 et le 2 : ce sont les plus importants."

Le troisième titre qui complète cette première livraison est un livre de Mark Safranko, Dieu bénisse l'Amérique. Le narrateur, sorte de double de l'auteur, revient sur son enfance d'immigré polonais né aux Etats-Unis. Cette fable tragicomique, qui choque autant qu'elle amuse, éveille une étrange fascination chez le lecteur. Les chapitres, aussi courts que percutants, entrainent une lecture addictive en diable, si bien qu'il est bien difficile de ne pas lire les 400 pages d'une traite.

Même s'il nous est impossible de prévoir le succès d'une nouvelle collection, nous attendons quand même beaucoup de Pulse, dont les premiers titres annoncent une politique éditoriale forte et séduisante. Inutile de préciser que nous attendons les autres titres avec une impatience non dissimulée.

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