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Californie, cannabis et tronçonneuse

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Une actualité de Karine G.
Publié le 19/03/2016

savages.jpgFuck you : deux mots qui composent le premier chapitre. Deux mots qui ont la fâcheuse tendance de sortir régulièrement de la bouche de Chon, ancien marine reconverti dans la production d'herbe. À ses côtés, Ben le scientifique pacifiste. Les deux font la paire. Si Ben est bouddhiste, Chon lui, penche pour le nihilisme. En dehors de leur petit trafic et du trio qu'ils forment avec O(phelia), un pur produit de la société californienne que les deux truands se partagent, rien ne l'importe. L'herbe que produit Ben, la meilleure du marché, leur assure la grande vie, planante et confortable. Une vie paisible qui va rapidement être ébranlée. La cause : Elena Hernan, chef du cartel de Baja bien décidée à étendre son territoire et donc récupérer le trafic juteux des deux amis. Dans un milieu où le pouvoir est fragile et surtout lorsqu'on est une femme, il est nécessaire de savoir se faire respecter. Ses méthodes ? Sauvages. Vraiment sauvages. Exemple : L'e-mail que recevra Chon. Une vidéo montrant des gens, apparemment peu enclins à la coopération, se faire décapiter à la tronçonneuse. Le but du cartel ? Il est clair. Imposer ses conditions aux deux producteurs d'herbes. La réponse de Chon, inévitable : Fuck you ! Deux mots, une erreur. Une grosse erreur. Surtout qu’Elena Hernan en fait une affaire personnelle. Bad trip en vue.

Don Winslow, à travers son écriture sèche et déstructurée, nous offre un polar nerveux qui balance entre humour et haute tension. Le tout sans oublier de porter un regard acerbe sur la société américaine et notamment sur la Californie. Une zone frontalière où règne un  racisme tangible. Une frontière qui sépare Mexicains et Américains. Les sauvages des civilisés. Reste à savoir qui cela désigne le mieux. Ce n’est pas l’auteur de cette tuerie qui vous apportera la réponse. Un indice : « Les hommes nous enseignent la manière de les traiter. »

En bref ? Un livre captivant, à consommer sans modération.

Et si vous êtes en manque, en attendant l’adaptation d’Oliver Stone, rabattez-vous sur La griffe du chien son précédent roman qui traite de manière plus approfondie et très documentée du milieu de la drogue aux États-Unis.

 

article signé Benjamin, petit nouveau sur le rayon Polar

 

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