Chargement...
Chargement...


Canis lupus familiaris

6668_canis-lupus-familiaris
Une actualité de Marilyn A.
Publié le 12/04/2013

C'est plus fort que moi. Quand il attrape la laisse, je ne peux m'empêcher d'aboyer et de remuer la queue même si mon maître ordonne de me calmer. Lorsqu'il ouvre la porte, je me projette à l'extérieur et la douleur à mon cou étranglé me rappelle qu'il ne sert à rien de courir. Nous voilà partis pour parcourir ces rues si familières. Tout d'abord, le plaisir pour moi de courir avec lui au parc, puis direction ce grand lieu qui sent le papier dans lequel il me dit d'être sage. On entre et il se dirige vers une femme qui nous salue.

- Je n'ai plus rien à lire, alors je suis venu vous voir, dit-il.

Immédiatement, elle saisit une livre blanc - Anima de Wajdi Mouawad publié chez Actes Sud, précise-t-elle - et le lui met entre les mains en lui racontant le début de l'histoire. Pour ma part, je m'allonge aux pieds de mon maître - les livres ne sont pas affaire de chien - mais tend tout de même l'oreille pour guetter le départ. Elle raconte qu'en rentrant chez lui Wahhch Debch trouve sa femme sauvagement assassinée. Bien entendu, la police mène l'enquête et trouve l'assassin sans pour autant l'attraper. Le héros décide de le poursuivre, non pas pour se venger, mais pour mettre un visage sur le meurtrier de son épouse et ainsi ne plus rêver qu'il est lui-même le tueur. En revanche, l'intrigue va bien au-delà d'une simple affaire criminelle puisqu'elle nous amène au massacre de Sabra et Chatila où la cruauté humaine est à son paroxysme. La particularité de cet ouvrage est dans la narration puisqu'elle est faite par les animaux ou insectes qui se trouvent dans la même pièce que le protagoniste. Piqué dans sa curiosité, mon maître accepte le livre et se dirige vers la caisse.

Lorsque nous sortons du bâtiment, nous ne faisons aucun détour comme à notre habitude, mais rentrons directement. A la maison, mon maître s'installe sur le canapé pour bouquiner. J’essaie de le distraire en lui apportant la baballe ou d'autres jouets, mais rien ne le fait lever le regard. Découragé, je m'installe près de lui et commence à m'endormir quand il se met à lire à haute voix. A la fin de la journée, je m'aperçois que c'est la plus belle histoire qu'il pouvait me raconter.

Bibliographie

Abonnement

Derniers articles du blog "Ces mots-là, c'est Mollat" envoyés chaque semaine par mail