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De nos frères blessés

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Une actualité de Marie-Aurélie
Publié le 07/06/2016
9782330067274,0-3352372Le nom de Fernand Iveton n'est pas célèbre ni même souvent prononcé, sûrement parce que de manière la plus triste et la plus absurde qui soit ce nom illustre les complexités de la guerre d'Algérie et des relations franco-algériennes. En 1956, Iveton a trente ans et travaille comme ouvrier dans une usine à gaz. Engagé auprès du FLN, il se porte volontaire pour une opération de sabotage : Iveton prévoit de déposer une bombe dans un local désert de l'entreprise. Certain qu'il n'y aura pas de victimes, l'acte terroriste de Fernand a une portée purement symbolique. Quelques heures avant l'explosion de la bombe, Iveton est arrêté à son travail, probablement suite à une dénonciation. Persuadés qu'une deuxième bombe devait exploser ce soir là sous la responsabilité d'Iveton, les policiers tentent de le faire avouer en le questionnant et le torturant des heures durant. Iveton n'a pas d'informations sur la seconde explosion et ne dénonce ses complices qu'après plusieurs heures de détention, certain que son arrestation est connue de tous et leur a permis de prendre la fuite. Les sévices corporels, nombreux, infligés à Fernand Iveton ont pourtant été formellement interdits par le haut commandement, mais en ces heures sombres aucune loi ne dominent plus les instincts des hommes ; et leur volonté de protéger, quoiqu'il y ait à protéger, est plus forte. L'histoire de Fernand Iveton est des plus étranges et des plus tragiques ; après avoir été emprisonné et accusé de terrorisme, malgré ses recours en appel, il sera condamné à mort puis exécuté. Par décapitation. De nos frères blessés est une pierre dure, lourde et nécessaire portée par une écriture telle qu'on ne peut imaginer un autre écrivain nous narrer cette affaire.  

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