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Et le lauréat est...

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Une actualité de David V.
Publié le 24/08/2013

La CastiglioneMisère de la technique…ou du technicien… En rentrant cette nuit du fameux repas qui devait nous révéler le nom du nouveau lauréat du 3° Prix Lavinal, votre serviteur ouvrit son ordinateur nocturne pour y coucher les premières impressions et annoncer à la planète littéraire stupéfaite (au mieux) que c'était Nathalie Léger qui, à l'issue d'un second tour très serré, venait de l'emporter avec son petit livre hors norme intitulé L'exposition  paru chez P.O.L à l'automne dernier, couronnant ainsi une soirée passée à discuter littérature en compagnie de convives à la fois joyeux et incroyablement concernés par la mission que nous leur avions confiée, jurés convaincus et prêts à défendre leurs favoris sans couper la parole aux autres, ce qui n'est pas une moindre vertu, et faisant dans le même temps honneur aux mets excellents servis par Le Chapon Fin accompagnés de vins qu'on peut donc, sans vergogne aucune, accuser du lamentable fiasco informatique qui suivit puisqu'au matin le compte-rendu avait simplement disparu, ce que j'aurais dû avouer en commençant cette interminable phrase, car il est connu qu'un abstème à qui l'on sert des grands crus perd assez rapidement toute compétence technique et efface sans s'en rendre compte un texte avant de gagner un sommeil pour le coup plus du tout mérité : on m'autorisera donc, non pas à fouiller en vain au cœur de mon disque dur pour retrouver la trace de cette chronique perdue mais à procrastiner un compte-rendu qui y gagnera en sobriété…

L'important pour aujourd'hui reste que le troisième lauréat du Prix Lavinal - Printemps des lecteurs revient à Nathalie Léger dont des jurés enthousiastes ont vanté la subtilité, l'économie et la richesse (économie dans l'écriture et richesse dans les références) pour ce récit, aux frontières de l'essai et l'autofiction, autour de la figure inoubliable de la Castiglione, cette femme que ses contemporains jugeaient comme la plus belle de son siècle et qui se fit photographier tout au long de son existence, laissant à ceux qui observeraient plus tard ces images un intense sujet de réflexion et d'incompréhension : un livre assez bref pour mériter comme certains l'ont souligné une nouvelle lecture voire une seconde chance pour ceux qui n'auraient pas su y entrer la première fois.

Pour mémoire, on indiquera, après enquête que Nathalie Léger, née en 1960,travaille à l'IMEC (Institut Mémoires de l'édition contemporaine) dont elle est directrice adjointe. Elle a derrière elle un parcours de  commissaire d'expositions parmi lesquelles  Le Jeu et la Raison, consacrée à Antoine Vitez (Festival d'Avignon 1994), L'Auteur et son éditeur en 1998 ou l'exposition sur Roland Barthes organisée par le Centre Georges Pompidou en 2002 où elle revint d'ailleurs pour une exposition sur Samuel Beckett : elle lui consacra un livre que nous avions particulièrement apprécié, Les vies silencieuses de S.Beckett chez Allia (2006). Editorialement, elle a dirigé l'édition des Ecrits sur le théâtre d'Antoine Vitez (POL 1994-98) et établi, annoté et présenté celle des deux derniers cours de Roland Barthes au Collège de France, La Préparation du roman (Seuil-IMEC, 2002). C'est à elle aussi que l'on doit l'établissement de l'inédit de Barthes paru cet hiver. Sans être, pour l'heure, romancière, il s'agit comme le montre ce rapide panorama d'un auteur qui réfléchit intensément sur la place de l'écrivain.

Il nous reste à espérer qu'elle acceptera de venir nous rencontrer pour recevoir, au milieu des vignes de Lynch Bages, son Prix. A suivre...

 

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