Fiona McFarlane, dans un premier roman déroutant aux éditions de l'Olivier, joue avec nos nerfs !
Nous guidant de fausses pistes en fausses pistes,
L'invité du soir nous amène à nous débattre avec l’esprit parfois distrait d’une narratrice septuagénaire qui se sent bien seule.
Tant de questions se posent dans ce récit aux accents psychologiques ! Une, cependant, nous taraude et nous nargue : un tigre s’invite-t-il réellement tous les soirs dans son salon ?
Nous suivons Ruth Fields, dame à chats de soixante-quinze printemps qui réside dans sa maison de bord de mer en Australie. Veuve, elle vit seule avec pour rares distractions les appels de ses fils devenus grands et les souvenirs de ses jeunes années aux Fidji. Infantilisée, rabaissée, Ruth a pris l’habitude de ne plus prendre de décisions pour elle-même. C'est de cette manière qu'elle accepte dans sa vie une femme de ménage, Frida, imposée par les services sociaux. Quel changement ! De la compagnie ! Et le genre de compagnie qui prend les décisions, que c’est agréable ! …
C'est en effet ainsi que Ruth vit ces événements. Au lecteur de lire entre les lignes et de découvrir les aspirations de chacun des protagonistes
Maintenant réfléchissons. Peut-être que la vieillesse ne change pas les gens, mais que c’est le regard que l’on porte sur les personnes âgées qui les fait changer. Car après tout, si Ruth Fields avait été plus considérée, aurait-elle un tigre dans son salon ?