Chargement...
Chargement...


James Purdy, vivant dans sa tombe

1057_james-purdy-vivant-dans-sa-tombe
Une actualité de Karine G.
Publié le 16/03/2016
purdyimage.jpg 

 

 

L'écrivain américain James Purdy est mort à l'hôpital d'Englewood dans le New Jersey (Etats-Unis), à l'âge de 94 ans.

 

 

 

purdytombe.jpg"Tiens, lis ça", me dit un jour une de mes collègues libraire (merci, Corinne !) en me mettant entre les mains un roman de James Purdy. Ce livre s'intitulait :  Je suis vivant dans ma tombe - je n'ai jamais oublié cette lecture.  C'était il y a dix ans. L'histoire racontait le destin d'un homme défiguré, mutilé de guerre, que son visage détruit oblige à vivre en marge des hommes. Dans une solitude terrible, il cherche l'amitié et l'amour impossibles, une quête désespérée de l'autre... Récit cruel, écrit dans une langue fiévreuse et poétique.   Difficile de rester neutre  devant un univers aussi dérangeant et troublant - avec Purdy, pas de demi mesure,  le lecteur réagit soit par la détestation soit par la fascination ! En ce qui me concerne, ce fut la fascination. Dans la foulée, pêle-mêle, je lus Malcom, Le Neveu, Chambres étroites, Les Oeuvres d'Eustace, Les Enfants, c'est tout, Dans le creux de sa main, L'Oiseau de Paradis, Couleur de ténèbres, Ce que raconta Jeremy, Gertrude de Stony Island, etc ...  Je me souviens qu'à l'époque, certains titres étant épuisés - ce qui est malheureusement toujours le cas - je dus courir les bouquinistes et les librairies d'occasion pour les trouver et patienter malgré moi...

Dans un essai paru chez Belin dans la collection critique Voix américaines, Marie-Claude Profit écrit avec justesse : "Ecrivain visionnaire, hanté de cauchemars, Purdy projette ses obsessions sur le monde, contraint le lecteur à s'adapter à son univers très personnel : les conflits explosent, les passions se libèrent, les personnages, impuissants à se maîtriser, pitoyables et tragiques, foncent vers leur destin. Cauchemar souvent en rapport avec l'expérience sexuelle de l'auteur, l'homosexualité."  Dans l'Amérique puritaine des années 50, James Purdy détonne. Il revendique son homosexualité et n'hésite pas à en faire le sujet de ses premiers romans, qui susciteront le scandale. Auteur jugé "sulfureux",  Purdy ne se départira jamais de ses convictions et de son merveilleux style , poétique, baroque, ironique, violent et outrancier, excessif et torturé - un écrivain singulier et provocateur, dont l'oeuvre oscille entre cauchemar et démesure.

 

 

 

 

Bibliographie

Abonnement

Derniers articles du blog "Ces mots-là, c'est Mollat" envoyés chaque semaine par mail