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Kinderzimmer

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Une actualité de Marie
Publié le 08/08/2013
http://www.actes-sud.fr/sites/default/files/imagecache/c_visuel_cat_w120px/couv_jpg/9782330022600.jpg« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers ». Oui, le nouveau livre de Valentine Goby parle des camps de concentration. Oui, Kinderzimmer, c’est là son titre, se passe à Ravensbrück. Et enfin, oui, cette histoire est inspirée de faits réels. Mila fait partie d’un convoi de « quatre cents moins les mortes ». Les femmes marchent en rangées de cinq, avancent vers les Blocks. Arrivent la quarantaine, les humiliations, les conditions de vie terrifiantes, les maladies, les coups, le travail forcé, et la mort, la mort partout. Sauf que Mila a un secret, qu’elle doit garder à tout prix : elle est enceinte. Elle ne sait rien de ces choses-là, sauf que si elle parle, elle meure, voire pire. C’est sa façon à elle de résister, tant que les SS ne savent rien, elle a encore quelque chose qui lui appartient. Dans tous les gestes du quotidien, ces femmes résistent : elles sourient, chantent, chapardent, glissent des aiguilles dans l’entrejambe des pantalons destinés aux soldats. Elles se soutiennent, il faut tenir. L’espoir ne tient qu’à un fil. « Le chien n’a pas mordu ». Il y avait une chance sur mille que le chien ne morde pas Mila lorsqu’il l’a vue ramasser de l’herbe parce qu’elle avait trop faim. Il y a donc une chance de survivre. Alors elle décide d’y croire. Dans ce lieu de désolation, elle découvre le plus grand des paradoxes, l’anomalie suprême : une chambre d’enfants, une Kinderzimmer. Des bébés entassés sur deux châlits, sans couches, sans linges, et quasiment sans nourriture. Y officie Sabine, une puéricultrice, qui perpétue la vie, coûte que coûte, prête à courir les plus grands risques pour un seul nourrisson. Les femmes protègent, et donnent les soins aux plus fragiles pour leur donner une chance. Sur 500 naissances, seulement 40 survivront. L’histoire de ce roman, c’est aussi et surtout l’histoire d’une rencontre, entre l’auteur et un des enfants qui ont survécu, une des mères, et Marie-Josée Chombart de Lauwe, la puéricultrice de Ravensbrück, la véritable, qui a inspiré le personnage de Sabine. La grande Histoire se mêle aux plus petites, aux individus, à leurs choix. Un récit dans le présent, toujours, car on ne sait pas où on sera demain, et une seule pensée : survivre. C’est un roman grave et sombre, que l’on ouvre en pensant à la mort et que l’on ferme en pensant à la vie, à découvrir chez Actes Sud le 21 août.

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