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L'homme aux mille ventilateurs

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Une actualité de Fleur Cattiaux
Publié le 29/05/2013

Vous êtes un adepte du Big Lebowski ou encore de la série culte Taxi, vous associez déjà le nom de William Kotzwinkle à deux ou trois livres qui vous ont plu, comme par exemple le polar Fata Morgana (Ed. Rivages) ? Vous êtes un amateur de bizarreries littéraires et d'humour décalé ? Alors ce message vous est destiné : l'un des romans qui ont contribué au succès de cet écrivain et scénariste américain à qui l'on doit l'adaptation littéraire de E.T. est aujourd'hui disponible en format de poche chez Cambourakis.

Publié aux Etats-Unis en 1974, Fan Man raconte les tribulations d'un hippie baptisé Horse Badorties. Cet énergumène dont le nom n'est pas la seule caractéristique excentrique a aux moins deux obsessions dans la vie : collectionner les ventilateurs (d'où le titre, qui a d'ailleurs été conservé pour l'édition française) et autres objets insolites, et organiser le concert de la Chorale de l'Amour, une chorale composée essentiellement d'adolescentes fugueuses d'une quinzaine d'années. Vous l'avez compris, Horse Badorties est un original, un marginal, même pour son époque - "le mec le plus bizarre que j'aie jamais vu, on dirait qu'il vient juste de sortir de son bocal à poissons", tel est le commentaire qu'il inspire à l'un des personnages qui croisent son chemin. Cette histoire complètement déjantée dont il se fait le narrateur se déroule à New York, l'espace de quelques jours seulement, mais cela vous laisse le temps d'apprendre qu'il collectionne de manière compulsive ce que les Américains appellent junk, qu'il ne peut d'ailleurs pas sortir dans la rue sans en emmener un échantillon, aussi lourd et encombrant soit-il, qu'il cohabite avec des cafards, qu'il croit en la réincarnation et en les bienfaits des drogues bio, qu'il a une propension à la dispersion (faudrait-il y voir un lien de cause à effet ?...), mais que derrière la coolitude qu'il affiche 24h/24, il y a aussi deux choses qu'il ne supporte pas, à savoir le violon et la musique porto-ricaine. Cela n'empêche que dans l'ensemble, il est toujours d'humeur joyeuse, même lorsqu'il vient de se faire expulser par son propriétaire ou encore de couler en plein milieu du lac de Central Park...

A l'instar de Kurt Vonnegut Jr., qui prend le soin de mettre le lecteur en garde dans une préface concise mais sibylline, on peut alléguer qu'il en va de ce livre comme de la musique que souhaite obtenir Horse : il est "inaccessible au commun des mortels"... Car si Fan Man est bel est bien une promesse de fou rire, il vous faut au préalable accepter l'idée que vous pénétrez dans un univers décalé dont "le seul juge" est ce personnage haut en couleur qui vous fait l'honneur de vous livrer ses expériences dans une prose pour le moins authentique.

F.A.

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