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La littérature au Cutter

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Une actualité de Véronique M.
Publié le 23/10/2015

Le rendez-vous, quoique matinal, fut l'occasion d'une belle rencontre qui marquera à coup sûr le lecteur et le libraire. Armés d'une caméra à défaut d'un... cutter, nous avons soumis à notre interrogatoire Yves Ravey autour de la parution de son (malgré son hésitation nous sommes en mesure de vous le confirmer !) dixième roman aux éditions de Minuit, Cutter. Sans jamais être rasoir,  l'auteur s'y est prêté avec une extrême disponibilité et attention et nous l'en remercions.

Vous entendrez vous-même que l'homme est volontiers loquace sur un roman qui semble en dire peu mais qui distille une tension latente jusqu'à mener à sa finalité l'objet tranchant central. Tout en manipulant son autre objet coulé au coeur d'une douceur inquiétante, se dessine en creux le rôle de ce lecteur pour lequel l'auteur réclame un rôle actif : celui de combler les lacunes du monologue du narrateur Lucky à l'instar de l'idiot Benjy dans Le bruit et la fureur de Faulkner, un écrivain qui a influencé Yves Ravey. De l'aveu de l'auteur lui-même qui souhaiterait créer une littérature d' "archétypes" (quand on sait que Cutter se joue des ressorts à la fois tragiques et burlesques à la manière de Beckett, ainsi que des ingrédients classiques du roman noir qui pourraient rappeler au cinéma une intrigue digne des meilleurs Chabrol), on peut finalement penser qu'il atteint ici à l'épure la plus aboutie, le rêve d'une "écriture blanche" aussi ciselée qu'éprouvante pour son lecteur et qui lui vaudrait pour cela une des belles réussites de la maison Minuit.

Dans l'attente de cette consécration, nous suivrons bien entendu avec vif intérêt les prochaines publications de l'auteur que nous espérons revoir et dont voici pour patienter, et garanti sans coupure (ou presque...) l'intégralité de son interview :

 

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