Mamoon Azam est l'un de ces célèbres écrivains que tout le monde a lu ou, tout du moins, que tout le monde connaît. Il est si bien installé dans le paysage littéraire que beaucoup se demande s'il ne serait pas mort - rumeur qui a pour conséquence de faire chuter les ventes de ses derniers livres. Pour remédier à cela, Harry Johnson est chargé par son éditeur Rob Devereux d'écrire sa biographie ce qui, en grand fan, le ravit bien que cette tâche s'avère complexe à cause de l'indisponibilité de l'auteur à lui confier le récit de sa vie et de son épouse, Liana, qui compte bien avoir un regard sur chaque mot. Chacun à sa propre définition d'une bonne biographie ; l'éditeur veut qu'il y figure des révélations inédites, et si possible croustillantes, tandis que le couple souhaite insister sur le talent d'écriture du grand homme. Pour mener à bien son projet, le biographe s'installe à demeure où il aura l'occasion de découvrir des zones d'ombre dans le passé de Mamoon, notamment avec l'histoire de son ex femme qui a sombré dans la dépression à en croire les nombreux carnets laissés derrière son passage, elle qui est pourtant à l'origine des meilleurs écrits de sa vie, ayant osé ce que personne n'avait tenté jusqu'ici et n'osera plus : relire et corriger les manuscrits du prodige. De page en page, Harry apprendra à connaître la véritable personnalité de ce génie adulé, un charmeur auquel nul ne résiste et qui finit toujours par avoir une emprise dont il est difficile, voire impossible de se détacher. Une oeuvre littéraire a-t-elle un cycle de vie ? Elle dispose certes d'une naissance et d'une maturité, mais meurt-elle réellement un jour ? C'est ce que Hanif Kureishi - qui signe avec Le dernier mot son quatorzième roman aux éditions Christian Bourgois - nous propose de découvrir avec un humour auquel vous succomberez forcément.