Dans ce livre, Daffodil Silver nous dit tout. Elle a rendez-vous avec son notaire pour régler la succession de ses parents, mais avant d'accepter sa part d'héritage, elle a décidé de lui parler de sa vie et de celle de sa famille. Et raconter son histoire, c'est avant tout raconter l'histoire de sa mère et de sa tante, Rosa et Lilas, les héritières de l'usine de fabrique de souvenirs Faure, deux filles liées par un amour immense et par un formidable appétit de vivre. Toutes deux adultes, elles sont restées très proches, habitant côte à côte et partageant le même groupe d'amis, une joyeuse bande parisienne. Tout bascule du jour au lendemain lorsque Rosa meurt, fauchée en plein vol à l'âge de vingt-six ans, soit quelque semaines seulement après la naissance de sa nièce, Daffodil.
Notre héroïne est élevée par une mère au chagrin intarissable, une mère qui, pour surmonter son deuil, se lance dans un projet complètement fou: écrire un livre sur la vie de sa sœur, un livre dont la lecture serait aussi longue que la vie même de Rosa, soit vingt-six ans, trois mois et six jours. Une manière de prolonger la vie de sa sœur et de donner un sens à la sienne...
Daffodil Silver est un roman aussi beau que cruel, sur les affres du deuil, mais aussi sur l'amour filial. Isabelle Monnin nous entraîne dans un monde à la poésie douce amère, un univers qui n'est pas sans rappeler celui de Jacques Demy -comment ne pas penser aux "Demoiselles de Rochefort" à la lecture du livre-, et c'est aussi une très belle variation sur le thème du souvenir que nous ne sommes pas prêts d'oublier...