Graham Joyce, l'auteur britannique décédé en 2014, était un conteur extraordinaire. Il parvenait à captiver en nous narrant des chroniques douces amères de vies qui auraient pu être banales s'il n'y avait pas une touche de fantastique.
Les limites de l'enchantement ne déroge pas à la règle.
Fern habite un petit village que les modifications profondes de la société des années 60 commencent à atteindre doucement. Sa mère adoptive "maman Cullen" est la sage-femme, herboriste, un peu sorcière du village. Mais il est temps pour Fern de savoir si elle va prendre la succession de sa mère malgré les doutes qu'elle nourrit. Entre les banquiers qui vont la harceler pour la chasser de sa maisonnette, les hippies qui s'installent à côté, la grande Question à laquelle elle doit se préparer, les satellites, Judith, les hommes et la féminité, Fern va vivre quelques mois décisifs.
L'atmosphère de ce petit village anglais, toujours ancré dans les traditions mais que l'air du temps vient chatouiller, est restituée avec un brio et une délicatesse extraordinaire. La galerie de personnages est haute en couleur et Fern n'est pas en reste : têtue, taiseuse, bref un caractère de cochon !
Graham Joyce est un enchanteur et tous ses livres des enchantements sans limites.