Tout commence par un choc et une formule d'une correction incertaine par laquelle un huissier "l'informe qu'il lui signifie" son congé, pour que se déclenche en
Jean-Marie Planes une résistance littéraire à l'expulsion. Puisqu'on le sort de chez lui, il entrera dans la mémoire des lieux, de toutes les maisons qu'il a connues, des gens qui les ont habitées et qui l'habite lui aussi.
C'est un livre d'une grande élégance aux sourires malicieux, qui sait ne pas sombrer dans une nostalgie plaintive, puisque l'auteur sait que la littérature a ce pouvoir de donner vie à nos morts, pouvoir d'invocation et d'évocation qui vaut tant pour les lieux que pour les gens.
De Macau au Pays Basque, de Libourne à Bordeaux, Jean-Marie Planes nous mène au gré de ses envies sachant aussi bien peindre la lumière d'une pièce, la mémoire d'un escalier que rappeler la cocasserie de sa juvénile passion pour BB où il entraîna bien malgré elle une grand-mère moins enthousiaste.
Tenant toujours dans une tension fructueuse, le grave souvenir des disparus, des peines et l'allègre mémoire des chansons qui rythme les joies, l'auteur nous livre un texte d'un charme saisissant.