Difficile de percer sur la scène littéraire chilienne quand on ne s'appelle pas Sepulveda, Bolaño, Jodorowsky, Coloane ou encore Allende. Passé relativement inaperçu en France l'année dernière avec la parution de Bonsaï aux éditions Rivages, Alejandro Zambra réitère ses efforts cette année avec la traduction de La vie privée des arbres - cherchez le fil conducteur...
Triste héros de ce huis clos dont l'action - façon de parler - se déroule seulement sur quelques heures, Julian attend que Véronica rentre de son cours de dessin. Pendant ce temps, il tache d'occuper Daniela qui, si elle n'est pas sa fille biologique, n'en demeure pas moins un personnage central dans sa vie. Comme il se fait tard, il essaie de la coucher en lui lisant des histoires afin qu'elle s'endorme, mais l'enfant commence à poser des questions. Tandis que Julian s'évertue à la rassurer, il laisse vagabonder son esprit sur les routes du passé, se remémorant les balbutiements de sa relation avec Véronica, la grande absente de ce trio familial à l'équilibre manifestement précaire.
Si l'auteur confirme, avec ce deuxième roman, son penchant pour les thèmes de la disparition et de l'attente, traités par le prismes de personnages masculins quelque peu nombrilistes, le plus intéressant se situe de toute évidence du côté de la forme. L'écriture de Zambra se caractérise en effet par un style minimaliste, dépouillé, proche de la contemplation, mais également l'usage de symboles. En un mot, ses courts textes devraient faire le bonheur des adeptes de littérature un tant soit peu expérimentale, du nouveau roman (1), et d'auteurs français contemporains dans la veine de Jean Echenoz ou Christian Oster (2).