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Lost

La montagne morte de la vie - Michel Bernanos - éditions de l'Arbre Vengeur
La montagne morte de la vie - Michel Bernanos - éditions de l'Arbre Vengeur
Une actualité de Marilyn
Publié le 09/01/2017
Une traversée en mer apocalyptique, un naufrage sur une île mystérieuse, l’exploration d’un enfer dans un décor à la fois inquiétant et paradisiaque… partez à la (re)découverte d’un chef-d’œuvre : La montagne morte de la vie (éditions de l’Arbre Vengeur) de Michel Bernanos.
Comme nous avons pu le voir dans L’ancêtre de Juan José Saer ou Ce qu’il advint du sauvage blanc de François Garde, la mer est cruelle. Un vent qui s’arrête brutalement ou, au contraire, qui se déchaîne, et voilà tout un équipage conduit à sa perte.

Cet équipage cependant peut se montrer encore bien plus hostile qu’elle. Imaginez des hommes perdus au milieu de nulle part sans rien à manger ni à boire, dans l’impossibilité de quitter le lieu où ils se trouvent et ayant pour seul espoir le bon vouloir de la météo. Comment peuvent-ils bien réagir ?

Un jeune mousse en fait l’expérience, voit au plus près la capacité des hommes à se déshumaniser, expérimente lui-même l’ignominie de retirer la vie. Un univers dur et sans pitié qui n’inspire que le désir de s’abandonner ou de survivre à tout prix.

« Les hommes, devenus silencieux, étaient pour la plupart allongés sur le pont, digérant leurs crimes. Certains fixaient devant eux des yeux hagards, remplis de vide, comme s’ils avaient voulu chercher l’oubli dans le lointain, là où le jour pur marquait l’aurore. »


Certain naufrage ramène les marins sur une terre hospitalière, d’autres dans des contrées sauvages. Notre jeune mousse, en compagnie de Toine, son mentor, arrive dans un lieu inconnu, abandonné des hommes.

Des plantes magnifiques mais carnivores, une forêt majestueuse mais étrange, de l’eau à profusion mais qui finit par prendre une teinte rouge sang, la couleur prédominante sur l’île. Un monde désespéré, dangereux, à redouter mais dans lequel ils n'ont pas d'autres choix que de se tenir.

« Un gigantesque arc de sable roux, aussi fin que de la poudre de talc, courait le long de la base d’une muraille rouge qui s’élançait vers le ciel, étalant ses blessures du temps, lesquelles arrivaient à former de véritables masques grimaçants ressemblant à autant de géants solidifiés ou pétrifiés par les siècles millénaires. »


Plutôt que de s’abandonner à une mort bienvenue, qui les délivrerait de leur cauchemar, ils traverseront des déserts, franchiront des gouffres, partiront voir de l’autre côté de la montagne – comme le personnage d’un autre roman fascinant, Les Saisons de Maurice Pons.

Et nous, lecteurs, ne pouvons que nous accrocher au texte, espérer au fil des pages que la sérénité leur soit accordée, refuser de croire que pire les attend aux chapitres suivants. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir… mais qui vit d’espoir ne meurt-il pas de désir ?

S’il commence comme un roman maritime, La montagne morte de la vie (éditions de l’Arbre Vengeur) n’en demeure pas moins un récit fantastique. Il fait partie d’un cycle comprenant Le murmure des Dieux, L’Envers de l’Eperon et Ils ont déchiré Son image – ce dernier également présent dans cet ouvrage.

Les romans de Michel Bernanos (1923-1964), quatrième fils de Georges Bernanos, ont surtout été découverts à titre posthume. On le connaît également sous deux pseudonymes : Michel Drowin et Michel Talbert.

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