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Lu du campus au soleil - L'Exposition

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Une actualité de David V.
Publié le 24/08/2013

Les vacances proches ne désarment néanmoins pas les étudiants de Dominique Rabaté avec lesquels nous avions lancé il y a quelques semaines une collaboration sur ce blog, leur donnant la parole pour une semaine. Le succès aidant nous renouvelons  l'expérience en leur ouvrant de nouveau ces pages afin qu'il y expriment leurs critiques et leurs regards sur différents livres. Nous commençons cette semaine avec Thomas Colombera qui a choisi d'évoquer le livre de Nathalie Léger, L'Exposition, dernière lauréate de notre Prix Littéraire Printemps des lecteurs-Lavinal.

Nathalie LégerC’est cloué au lit, une journée durant et fiévreux que j’ai découvert L'Exposition. Le rythme effréné, enfiévré, goulu mais strict, entrainant le lecteur mais le perdant, hachuré, dans des fins de phrases radicales, correspondait particulièrement à mon état m’empêchant toute autre activité. Voir. Tout voir. Tout classer, tout citer, tout apercevoir pour mieux expliquer. Exhiber. Car il y a une part d’exhibition dans l’Exposition. Non négligeable : d’Isabelle Huppert « mise à nu » à Yves Klein « montreur de nu », on fait le tour de la question, de cette question : comment faire montre de soi avec sincérité ? Avec art ? Pour répondre à la question de l’art, Nathalie Léger nous emmène dans sa quête. Cette quête rejoint celle de Patrick Modiano avec Dora Bruder, à la différence que la quête est ici exclusivement photographique, et réservée à la réflexion sur l’art. L’on croise Roland Barthes, en pleine écriture de La chambre claire, lui-même photographié. A surtout été suivie la comtesse de Castiglione, dont Montesquiou conservait les innombrables clichés, essences de l’être ou plutôt : donnant de l’essence à l’être. Nathalie Léger ne nous raconte pas l’histoire de la comtesse. Nadar l’a très bien fait, et elle nous le montre. Nathalie Léger s’en approche par la seule observation, s’approchant en cercles concentriques irréguliers, touchant parfois, furtivement, Virginia Oldoïni de Castiglione.

Résolument, nous sommes face à un texte. Et sans fil d’Ariane. Perdus. Emportés. Nathalie Léger, sous le couvert de l’anonymat et de la banalité, a tout emporté. « Ce que je cherche, c’est l’inconséquence d’un souvenir, sa trace un peu titubante à travers les objets », nous dit-elle au détour d’une description photographique. Et le lecteur, entrainé, est transformé : c’est une expérience de lecture, cette exposition. Expérience dans laquelle le lecteur « est comme les murs, plein de componction et d’indifférence. » En somme, il a fait partie de l’exposition, il a participé à la mise en valeur des objets du texte.

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