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Maman à dix-huit ans

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Une actualité de Emilie D.
Publié le 27/05/2013

Dans le domaine de la création littéraire, Joyce Maynard incarne un mythe à elle seule: au début des années 70, cette étudiante de Yale connait très vite la célébrité en publiant au New York Times un article intitulé An Eighteen year old looks back on life. Ce portrait de la jeunesse  de l'époque fait grand bruit et la propulse comme porte-parole de sa génération. Elle fait ainsi la rencontre de Salinger, le célèbre auteur de L'Attrape cœurs, et  devient sa maîtresse. A la suite de l'article, elle publie un essai intitulé Une adolescence américaine, puis, dix ans plus tard, à l'âge de 29 ans, son premier roman. Suivront Long week end, Et devant moi le monde -autour de sa relation avec Salinger, puis Les filles de l'ouragan.

C'est justement ce premier roman que les éditions Philippe Rey ont eu la bonne idée de rééditer. Il s'intitule Baby Love et dresse le portrait de quatre très jeunes mamans dans l'Amérique profonde des années 70. Le livre se lit comme une suite de différents tableaux où l'on découvre le quotidien de ces adolescentes toutes différentes mais que l'expérience de la maternité a immanquablement rapprochées. L'une est mariée et s'est construit un cadre familial à l'image de celui vanté par les publicités. Une autre est persuadée d'être enceinte et rêve d'un mariage et d'une vie de famille idylliques. Les deux dernières élèvent seules leurs enfants et font face à leur devoirs de mère avec plus ou moins de facilités. Leur lieu de rendez vous favori est le Lavomar, où elles échangent sur leurs bébés et où elles s'imaginent un avenir qu'elles espèrent plus rose que ce qu'elles vivent actuellement. Elles ne se doutent pourtant pas à quel point la vie peut basculer du jour au lendemain...

Joyce Maynard décrit avec une incroyable justesse l'ennui, les souffrances et les rêves d'une jeunesse qui désire plus que tout s'échapper d'un quotidien qui les étouffe.  Portrait sur le vif d'une époque et d'une génération, le livre se lit avec une certaine avidité.  Joyce Maynard maîtrise tous les codes du roman et fait évoluer sa narration avec brio. Pour un premier roman, c'est un coup de maître.

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