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Pas un jour sans une ligne

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Une actualité de David V.
Publié le 19/03/2016

La fée BenninkovaC'est notre petit défi à chaque période de Noël : réussir à coincer quelques minutes pour entretenir ce blog et ne pas laisser le vide s'installer sous le calendrier des derniers jours de l'Avent. Les chalands se pressent nombreux autour des tables couvertes de piles et hésitent, tergiversent, demandent, vont, viennent et puis s'en vont : heureux ?

Comme on aurait aimé leur conseiller des deux ailes le prochain roman de Franz Bartelt, un des nos auteurs fétiches dont nous vantons à longueur d'année Le costume, son bref et hilarant petit roman, pour initier les lecteurs à l'humour fou de cet homme des Ardennes qui permet enfin à notre pays d'avoir un digne successeur à Rimbaud et Dhôtel, et autrement plus drôle, c'est un fait. La fée Benninkova (à paraître au Dilettante) appartient à ce genre trop négligé du conte pour adulte avec cette particularité très barteltienne de se passer dans un décor d'une poisseuse trivialité où le centre commercial tient lieu de monument. Le héros de cette folle histoire d'amour et de merveille est handicapé au dernier degré et vit chichement dans un appartement dont il va devoir partir car il ne paie plus son loyer. C'est ce qu'il explique en long, en large et en travers à la fée qui déboule chez lui un soir paniquée et poursuivie par de vils lutins : sa passion pour une caissière pour le moins vénale l'a mis sur la paille mais il était prêt à liquider tous ses comptes épargne pour voir, petits morceaux par petits morceaux la chair épaisse de cette femme se vendant par épisodes aux regards fous d'un amoureux des formes et des rondeurs (amoureux mais pas pratiquant). On taira bien entendu vers quelles extrémités nous conduit Bartelt dont on retrouve une fois encore la faconde ouvragée et le goût pour le détail hilarant. Mais que cette fée eut fait bel effet sur notre table coup de coeur en ces temps où les baguettes se font rares.  Si le magasin ne devait fermer nous vous en dirions un peu plus, mais se taire est aussi une bonne idée (et le rideau de fer commence sa descente quotidienne...)

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