donne des surnoms, qu'elle observe se lancer des défis (une pratique du lieu où on a la mission de vendre sur un certain laps de temps l'objet le plus improbable), qu'elle écoute quand leur parole ou leur écriture se libèrent enfin dans son petit atelier. Ne me demandez pas de raconter ces figures, ces moments retenus, Lise Benincà le fait avec une douceur énergique et jamais mièvre, n'hésitant pas à se remettre en cause, à interroger ses motifs, cherchant à comprendre ce qu'est, au fond, cette affaire de dignité dont on nous cause si souvent sans vraiment réussir à l'expliquer. Elle y parvient et on lui en est très reconnaissant. La littérature se fait digne quand elle permet à de tels livres de voir le jour. Celui-ci finira peut-être dans une bibliothèque d'Emmaüs pour entamer une nouvelle vie, à moins qu'il ne serve, dans longtemps, à caler une porte, car pour "aider le monde à tenir debout" on a besoin de tout et de tous. C'est tout ce qu'on souhaite à ces Objets de rencontre.
Et vous pouvez retrouver l'auteure qui a évoqué pour nous son livre dans un jardin, cet été : http://www.youtube.com/watch?v=W59hOhWocj4