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"Plus beau que moi, meilleur que lui"

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Une actualité de David V.
Publié le 09/05/2013
Frédéric RouxFrédéric Roux dont on a pas mal parlé en ce début d'année lorsqu'est sorti son magnifique roman L'Hiver indien chez Grasset, salué largement par la presse, fait de nouveau parler de lui en ce début d'été à Bordeaux mais de manière plus discrète (si l'on veut) puisqu'il est cette fois-ci à l'honneur pour l'exposition du CAPC consacré à Présence Panchounette, collectif d'artistes qui sema une joyeuse pagaille à Bordeaux pendant vingt ans à partir des années 70 et qui, après avoir été consciencieusement évité par tous gagne aujourd'hui une reconnaissance qui a de quoi faire sourire. Mais c'est le Frédéric Roux écrivain qui nous intéresse ici puisque cette actualité nous permet d'évoquer l'un de ses plus saisissants romans dont, ayant appris l'imminente rupture (bref, faut se dépêcher, après ce sera plus dur), nous nous sommes pressés de refaire une pile. Mal de père est paru il y a plus de dix ans, son souvenir nous reste cependant très présent : souvenir d'avoir énormément ri, d'avoir été saisi par sa violence jamais gratuite pour évoquer la figure paternelle, souvenir d'un style surtout. Enfant chétif dans l'ombre de parents doués pour la vie, devenu adulte et se préparant à cette condition d'orphelin au milieu d'une génération d'écrivains qui transforment en tombeaux la mort du père, bordelais accroché à sa ville comme un coquillage sur un rocher qu'il abhorre, le protagoniste de Mal de père regarde s'éteindre la flamme du chef, de celui qui régnait sur un bazar dont il était le maître, aimé d'une femme qui avait préféré renier son fils que laisser croire qu'elle pût le préférer à son époux. Les morts sont laids, répète-t-il, la mort aussi et pourtant quand elle est racontée avec une verve aussi noire, on se réjouit qu'il y ait des écrivains, vivants et rageurs comme Roux, pour nous le rappeler, avant d'être épuisés...

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