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Portville-Bordeaux

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Une actualité de David V.
Publié le 24/08/2013

Raymond Guérin dit “le grand dab”Raymond Guérin n'avait aucune imagination. En tout cas il n'en mettait que fort peu dans ses romans et surtout pas dans ses chefs-d'oeuvre qui constituent son "Ebauche d'une mythologie de la réalité", cycle "romanesque" autobiographique qui nous autorise, désormais que le temps a passé et fait son tri, à le placer très haut dans la littérature française du XX° siècle et carrément au sommet de la littérature bordelaise (mais celle-là existe-t-elle ?...). Si Les Poulpes et L'Apprenti se détachent clairement dans ce cycle, il ne faut pas négliger Parmi tant d'autres feux, son roman bordelais qui nous permet de retrouver Monsieur Hermès, le frénétique onaniste échappé du palace où on l'avait placé en apprentissage, plongé dans la vie triste et glauque d'une grande ville de province, Portville, où il va se découvrir écrivain. Ce long roman (un rien trop long d'ailleurs, c'est le souci avec Guérin, il ne manque pas de souffle) est celui de l'amour qui déboule dans la vie du jeune homme sans qu'il sache le reconnaître. Chassé-croisé amoureux, initiation aux arcanes du monde bourgeois, peinture de la vie de province dans l'avant-guerre, ces huit cents pages bien tassées permettent surtout de retrouver la prose magnifique du grand dab et sa manière de creuser loin dans les méandres de l'intime. Réjouissons-nous donc que L'Imaginaire ressorte enfin après quelques années de disette ce roman inévitable sur notre belle ville... mais regrettons cependant que l'édition ne soit qu'une reprise du tirage d'origine, pas très bien imprimée et tout petit qui plus est, regrettons aussi que Les Poulpes, LE chef-d'oeuvre, reste aussi difficile à trouver.

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