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Quelques voyages en solitaire

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Une actualité de Martine
Publié le 09/05/2013

vue d’AfghanistanEn ces temps de migration collective, tandis que les autoroutes se remplissent de véhicules qui semblent former un fleuve, l'envie de respirer nous prend. Dans ces cas-là, un petit détour par la littérature de voyage est source d'oxygène (et d'espoir...). Qu'en retirons-nous ? L'ombre de la route de la soie tout d'abord que nous avions évoqué le mois dernier et paru chez Hoëbeke. Son auteur, Colin Thubron, ethnologue dans l'âme, baroudeur de l'extrême, est un anglais remarqué dans les années 90 grâce à ses récits rapportés de la Russie d'après-guerre (Les Russes, Payot) puis Derrière la grande muraille disponible chez Payot, qui obtint le Thomas Cook travel book award. Son dernier livre nous entraine sur les routes de la soie, de Xian en Chine à l'Anatolie, en passant par l'Iran, l'Afghanistan, l'Ouzbékistan, le Kirghistan et la Turquie :des contrées dont il nous livre avec passion les moindres anecdotes de vie et d'histoire : en tout 11000 kilomètres et huit mois d'aventures sur les routes et dans l'univers fascinant de l'Orient... Daniel Rondeau nous emmène moins loin avec son Carthage paru chez Nil. Cet écrivain, français cette fois, par le biais de nombreux ouvrages a su nous captiver et nous faire découvrir des lieux chargés d'histoire. Journaliste, rédacteur en chef des pages culturelles de Libération, grand reporter au Nouvel Observateur, puis éditorialiste à L'Express, il fonda en 1987 les éditions Quai voltaire où il permit de redécouvrir l'oeuvre de l'écrivain américain Paul Bowles ; désormais il préside aux destinées de la prestigieuse collection Bouquins. Couronné de nombreuses fois pour l'ensemble de son oeuvre, il consacre aujourd'hui encore beaucoup de temps à l'écriture. Après Istanbul, Tanger et Alexandrie tous publiés chez Nil, Carthage nous emporte au coeur de cette cité antique de renom, mal connue car illustrant cruellement l'adage "malheur aux vaincus". Sylvain Tesson connaît actuellement un vif succès avec des ouvrages parfois bien difficiles à classer car les cantonner dans la seule littérature de voyage pourrait sembler restrictif. Avec Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages petit livre idéal pour la poche, il renoue avec le succès. Cet aventurier a réalisé un projet audacieux : celui de refaire à pied et à cheval la célèbre "marche forcée" de Slavomir Rawicz (lequel en 1941, aprés s'étre évadé du goulag soviétique réussit, avec plusieurs autres détenus, dans des conditions de survie extrêmes à rejoindre l'Inde). Explorateur de l'Asie centrale, du Bhoutan, de l'Himalaya, géographe, il se livre au gré de ses découvertes en écrivant des petites notes qui composent au bout du compte un joli petit recueil d'aphorismes. Et pour repartir au bout du monde Galsan Tschinag le plus célèbre auteur mongol. Issu d'une famille de chamans du Haut-Altai, il a tout quitté pour aller suivre des études en Allemagne. Devenu écrivain, il se consacre depuis plusieurs années à l'étude et à la protection de son peuple que menace une modernisation ravageuse qui clochardise cette fière peuplade de cavaliers. Tous ses romans sont imprégnés par son enfance, son vécu et son savoir sur la Mongolie d'hier et d'aujourd'hui. L'enfant élu (Métailié) qui vient de paraître nous raconte le destin d'un jeune homme du XVIII° siècle dont on a fait par malice un supposé élu de son peuple et qui va justifier contre toute attente la fumeuse prédiction en devenant le fédérateur de la résistance à l'envahisseur chinois. Plus classique que ses précédents livres, il permettra à ceux qui ont besoin d'une intrigue de s'intéresser du même coup au destin des Mongols qui furent autant de grands maîtres que de tristes victimes.

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