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Soyez du club!

Il est de ces livres dont la simplicité, l'honnêteté font la force et l'émotion. Il est de ces romans que l'humilité, l'humanité, l'authenticité placent au rang des grands écrits de notre époque, et l'assurent y rester.

On parlera beaucoup de ce que la rentrée apporte de nouveau, de cette déferlante d'ouvrages que nous vous proposerons et parmi lesquels nous vous frayerons passage jusqu'à celui qui vous ira le mieux, le roman R, le roman Réussi... Mais simplement, avant de démêler le noeud, tailler la friche, il nous faut glisser un mot sur la sortie poche d'une merveille le 24 août prochain, et dont on souhaite qu'elle ne soit pas oubliée dedans la mer des grands formats.

Il y a deux ans, déjà, les lycéens (bien avisés encore une fois) avaient su récompenser Le Club des Incorrigibles Optimistes, livre dont il est question, de leur Goncourt. Nous découvrions alors Jean-Michel Guenassia dans son premier roman.

L'histoire est celle de Michel Marini, parisien de douze ans dans les années soixante. Au long des sept-cent tellement trop courtes pages, il y aura Cécile que côtoie son grand frère, ses parents qui ne s'entendent plus, et les cours vers qui ses pieds trainassent, les bouquins qu'il préfère à la classe, et l'éveil des passions, des peines, l'insouciance que vient troubler la gravité, parfois. On suivra le pays dans sa crise algérienne, on verra tout Paris et ces gens, ces sixties reconstituées là. Mais surtout : on traversera souvent le rideau qui sépare le comptoir du Balto d'une arrière salle où se retrouvent ces sacrés Optimistes. Imré, Vladimir, Igor, Sacha et d'autres : ce sont des hommes qui n'ont plus rien, qui ont tout laissés derrière eux, dans leurs pays dont ils ont fui l'oppression de ces années si tourmentées. Ce sont des hommes qui, pourtant, ont de la vie à revendre, à partager avec Michel qui est avide de cela.

Le style fluide, le regard minutieux, la sensibilité de ce roman atteint le coeur de manière immédiate, et son souvenir reste longtemps (on vous l'assure!). Trop vite on a tourné la dernière page, lu le mot de la fin. Et comme une projection qui se termine, on a peine à recouvrer la vue, se réhabituer à la lumière du jour, se retrouver soudain cinquante ans en avant, tant l'ouvrage qu'on a lu nous fait l'effet d'un film, d'une immersion géniale, d'une enclave au présent.

Alors certes, vous passerez voir Sylvie, Martine et Fleur en littérature, mais Le Club des Incorrigibles Optimistes vous attend, si vous ne l'avez pas lu, au rayon poche le 24 août prochain. Si vous ne le trouvez pas rassurez-vous : pour vous aider nous ne garderons pas les mains dans les nôtres!

Camille

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