Certains d'entre vous se souviennent de l'"Ultra moderne Solitude"d'Alain Souchon, une chanson qui mettait en scène les coups de cafards d'adultes dans des villes aux quatre coins du monde. Si les années 80 sont passées, on lit pourtant Les Heures souterraines avec ce petit air en tête.
Dans le Paris de la réussite sociale à tout prix, le Paris qui ne fait pas de cadeaux aux désaxés, on suit Mathilde et Thibault, quadragénaires épuisés par la vie. Lui est médecin urgentiste et sillonne la ville au volant de sa voiture pour rendre visite à des malades esseulés. Mathilde quant à elle a atteint un point de non retour sur le plan professionnel: cadre haut-placée dans une entreprise, elle est victime d'un harcèlement moral tel qu'elle est sur le point de rendre les armes.
L'histoire s'étire sur une seule petite journée, un 20 mai, une date ô combien importante pour la narratrice puisqu'une voyante lui a prédit que sa vie changerait à partir de ce moment là. On suit alors les déambulations de nos deux personnages dans la capitale avec le secret espoir qu'une rencontre pourrait bouleverser totalement le cours de leur vie...
Et encore une fois, Delphine de Vigan parvient à nous émouvoir avec ce texte qu'on lit d'une traite avec une certaine fébrilité.