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Un dernier baiser (The last goodbye)

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Une actualité de Olivier
Publié le 15/03/2016

James c Michael GallacherNous apprenons ce matin le décès de James Crumley... Nous sommes touchés, nous n'étions pas peu fiers de l'avoir reçu, par deux fois, dans nos murs... Représentant de l'école du Montana, génération Jim Harrison, James Crumley manie la tendresse et la poésie  dans de grands romans noirs, entre Texas et Montana, entre immensité des territoires et férocité des hommes. La violence, on la découvre avec ses deux personnages cultes : Sughrue, que l'auteur considérait comme son double littéraire, vétéran de la guerre du Viêtnam (sujet du premier livre de Crumley, Un pour marquer la cadence), gros buveur et sacré cogneur et Milodragovitch, privé lui aussi, plus rêveur, plus "gentil", mais tout aussi porté sur la boisson et les substances illicites.

Finalement, que dire de plus : chez Crumley, tout est bon à prendre, aucun de ses romans (essentiellement publiés chez Gallimard) ne présente de failles : de Dernier baiser à Folie douce,  les deux attachants et déjantés enquêteurs de Meriwether (lire Missoula, Montana) courent après des fantômes ou leurs démons, on ne sait jamais vraiment, et finissent par rétablir une certaine justice (sic) à coups de poings et d'armes automatiques. Le point d'orgue de leurs virées meurtrières se trouve dans Les Serpents de la frontière, où les deux compagnons s'unissent pour lutter contre un gang de trafiquants de drogue mexicains.

Pour clore en beauté, le début (magnifique, on ne s'en lasse pas...) de La Danse de l'ours  :

L'automne avait été exceptionnellement long et clément pour l'ouest du Montana. La neige n'était tombée que deux fois, et si légèrement que tout avait fondu avant midi. Au mois de novembre, nous avions eu trois semaines d'été indien d'une tiédeur si enivrante que tout le monde, même nous autres indigènes, semblait en avoir oublié que l'hiver approchait. Mais dans le canyon du Torrent de l'Enfer, où j'habite, quand la brise matinale montait de l'eau glaciale et faisait bruire le feuillage desséché et jauni des peupliers et des saules, on sentait l'haleine de février, le mois que les Indiens appellent la Lune des Enfants qui Pleurent dans les Huttes : février, le coeur aride et gelé de l'hiver, criant famine. 

R.I.P, Jim.

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