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Un loser enivré et enivrant

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Une actualité de Marilyn
Publié le 02/05/2015
Le blues du troglodyteNous connaissons Kenneth Cook pour ses recueils de nouvelles : Le Koala tueurLa vengeance du wombat ou encore L'ivresse du kangourou et un lecteur avisé ne manquera pas de remarquer que certaines petites scènes du texte présenté ici en sont issues. Il serait néanmoins fâcheux de le considérer comme une redite car le héros de ce roman nous entraîne dans une aventure des plus rocambolesques, délicieusement absurde et pour le moins originale. L'action se déroule à Ginger Whisker, certainement la ville la plus chaude d'Australie - pour ne pas dire étouffante. Les températures sont en effet si insupportables que les gens sont contraints d'habiter des maisons souterraines et de passer de bar en bar pour se désaltérer d'une bonne bière, l'eau n'étant pas d'une pureté irréprochable - c'est du moins ce qui se dit. Les habitants, tous aussi fauchés les uns que les autres, vivent dans l'espoir de découvrir un trésor qui leur permettra alors de s'évader. Parmi eux se trouve Simon Crown, propriétaire de la radio locale sur laquelle il diffuse des informations et des annonces publicitaires de peu d'intérêt sur une voix monocorde qui ne réclame en réalité qu'une bonne pinte. Disons-le franchement, notre héros est l'un des plus grands losers que la littérature ait engendré, mais pour notre plus grand plaisir car ses actes et surtout ses pensées nous offrent des moments de franche rigolade, surtout lorsque des événements inattendus viennent perturber son quotidien, notamment l'arrivée d'une jeune femme magnifique qui pourrait lui faire oublier son ex épouse - si seulement il parvenait à se souvenir de son prénom - ainsi que d'un golden boy décidé à faire fortune sur le dos de pauvres gens et faire élire un nouveau député aux mœurs douteuses. Le blues du troglodyte (éditions Autrement) aborde le thème de la faillite, cette chute vertigineuse qui nous entraîne subitement et dont nous nous relevons du jour au lendemain sans trop comprendre comment. Kenneth Cook était d'ailleurs un expert en la matière, obtenant des prêts alors que sa situation financière était délirante auprès de son banquier qu'il amadouait avec un repas bien arrosé. Ce roman nous plonge dans une douce ivresse dont on aimerait ne jamais sortir.

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